A peine croyable. C’est l’histoire d'un fils qui retrouve sa mère après 60 ans de silence. Guylem n'a que deux ans lorsqu'il a été abandonné. Nous sommes alors en 1956. Mais à Noël dernier, il reçoit un coup de téléphone. A l’autre bout du fil, c’est sa mère. Et il découvre alors, enfin, son histoire.
Au début, il a cru à une mauvaise blague. Lui, l’enfant de l’assistance publique, qui a grandi dans une famille d’accueil dans le Morvan, était bien loin de la région parisienne, où vit sa mère biologique, Brigitte, elle-même abandonnée à la naissance. Guylem avait bien fait quelques recherches sur ses origines, mais en vain. Alors quand il reçoit ce coup de fil, une fois passée la stupéfaction, les questions fusent.
"On s’est serré la main au départ". "Je lui ai dit : ‘pourquoi ? Pourquoi cet appel aujourd’hui, 61 ans après ?’ Elle avait peur, elle n’osait pas m’appeler. Et elle avait peur de partir avec son secret. Donc elle m’a dit : ‘il fallait que je vous appelle pour percer ce secret", raconte Guylem au micro d’Europe 1. Une première rencontre a suivi cet appel. "On s’est serré la main au départ, mais on s’est tutoyé rapidement. Puis on a parlé pendant quatre heures !"
"J’ai vu une mère avec ses galères, une femme bien". Un soulagement, "mais je pense que j’aurai du mal à l’appeler maman. Mais, maintenant, je me sens rasséréné, serein. Mon passé est revenu. J’ai vu une mère avec ses galères, une femme bien. Même si c’est dur à avaler, au bout d’un mois, ça commence à aller mieux". Ce qui n’est pas le cas de son fils qui, lui, aurait aimé avoir une grand-mère.
Brigitte, elle, a déjà tout prévu pour Guylem, ce garçon qu’elle n’a jamais élevé : "j’ai fait tous les papiers pour qu’il soit reconnu officiellement et qu’il puisse hériter, comme il se doit". Malgré une nouvelle rencontre prévue en avril, Guylem, un peu amer, admet que le temps perdu ne se rattrapera jamais.