À quelques semaines d'Halloween, fête pendant laquelle les Américains adorent mettre des costumes lugubres, une série de clowns sinistres aperçus à travers les États-Unis crée la panique, forçant police, écoles et même la Maison-Blanche à intervenir.
Une psychose née l'été dernier. Les premiers signalements de ces silhouettes effrayantes ont eu lieu en août, en Caroline du Sud, quand la police a été appelée pour enquêter sur des informations selon lesquelles des hommes habillés en clowns tentaient d'attirer des enfants dans les bois. Elles se sont révélées fausses, mais depuis des signalements similaires de clowns rôdant près des écoles ou d'entreprises, parfois armés au volant de camionnettes, ont eu lieu dans des douzaines d'Etats.
De nombreuses vidéos et photos mettant en scène ces clowns effrayants sont diffusées sur les réseaux sociaux notamment sur le compte Twitter @ClownsSightings qui compte plus de 300.000 abonnés. La plupart ne concernent pas les quelque 12 personnes déjà arrêtées pour leurs sinistres agissements. Un décompte annoncé par la Maison-Blanche elle-même.
Pittsburgh, Pennsylvania pic.twitter.com/3WqcEpq3jI
— Clown Sightings (@ClownsSightings) 7 octobre 2016
THESE CLOWNS DON'T PLAY pic.twitter.com/gGRYj6i1ZI
— Clown Sightings (@ClownsSightings) 6 octobre 2016
CLOWN JUMPED ON MOVING CAR AND GOT RAN OVER IN MICHIGAN pic.twitter.com/KGxJvPqVC7
— Clown Sightings (@ClownsSightings) 6 octobre 2016
Cortland, New York pic.twitter.com/P2LBUf46m7
— Clown Sightings (@ClownsSightings) 5 octobre 2016
Des cas pris très au sérieux par les autorités. Une école en Ohio a fermé par précaution après qu'une femme eut dit avoir été attaquée par un homme habillé en clown. Des centaines d'étudiants de l'université Penn State, en Pennsylvanie (est), sont partis à la chasse au clown mardi soir après des signalements semblables. La paranoïa est telle que les autorités de Californie et de l'Oregon se sont trouvées forcées d'intervenir pour répondre aux signalements de clowns et aux menaces sur les réseaux sociaux dirigés contre des écoles, considérés comme des canulars.
La coulrophobie. L'épidémie, réelle ou imaginée, de clowns effrayants et la paranoïa qu'elle entraîne est à rapprocher du phénomène de "coulrophobie", nom clinique donné par les psychologues à la phobie des clowns, et qui a augmenté dans la foulée du roman de Stephen King publié en 1986 "Ça", par la suite adapté en film, qui dépeint un clown malfaisant. "Près d'une personne sur dix dit avoir la phobie des clowns", fait remarquer Matthew Lorber, directeur du service de psychiatrie pour enfants et adolescents de l'hôpital Lenox Hill à New York. Mais Stephen King, le pape du roman d'horreur, a appelé tout le monde à arrêter "l'hystérie" sur Twitter : "la plupart d'entre eux sont gentils, ils amusent les petits et font rire les gens".
Hey, guys, time to cool the clown hysteria--most of em are good, cheer up the kiddies, make people laugh.
— Stephen King (@StephenKing) 3 octobre 2016