Le département de Côte-d'Or va envoyer deux bouteilles de Bourgogne au président américain Donald Trump pour tenter de le faire changer d'avis sur les sanctions douanières contre l'Union Européenne, qui doivent viser le vin français, a annoncé son président François Sauvadet. "Dommage, Mister Président, de pénaliser le peuple américain en taxant de manière inconsidérée nos vins. Dès que vous les aurez goûtés vous reviendrez sur votre décision", a lancé M. Sauvadet lundi après-midi sur son compte Twitter.
I will send @realDonaldTrump a bottle of our fine #BurgundyCotedOr wine produced by Philippe Charlopin. Too bad Mister President to penalize the Americans with senseless taxes on our #wines. As soon as you taste it, you will change your mind. Cc @USEmbassyFrancepic.twitter.com/twbFHF9YeX
— François SAUVADET (@sauvadet) October 14, 2019
Le président du département bourguignon avait présenté un peu plus tôt, lors d'une session plénière, l'une des bouteilles en question: un vin rouge de "Bourgogne Côte-d'Or" du domaine Philippe Charlopin. Le président américain recevra également une bouteille de vin blanc de la même appellation. "C'est un soutien à la filière viticole de Côte-d'Or" et notamment à la jeune appellation régionale "Bourgogne Côte-d'Or", créée en 2017, a précisé à l'AFP un porte-parole du conseil départemental, ajoutant que le cadeau serait expédié "dans les jours à venir".
"Si demain le marché s’arrête, ce sera une catastrophe économique"
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) avait donné un peu plus tôt lundi son autorisation définitive à Washington pour imposer des sanctions douanières contre l'Union Européenne, en représailles aux subventions accordées à l'avionneur européen Airbus.
Pour la viticulture, cela se traduirait par des droits de douane à 25%, un coup dur pour la Bourgogne alors que les Etats-Unis en sont le premier client étranger, pesant pour près d'un quart des exportations. Des sanctions "parfaitement injustes" pour les viticulteurs bourguignons, qui ont le sentiment d'être la victime collatérale d'un conflit commercial qui les dépasse. Certains espèrent que des négociations aboutiront à la levée des sanctions avant leur entrée en vigueur le 18 octobre.
"Sous prétexte qu'il y a un problème avec les avions, on vient nous embêter sur le vin. C'est cela qu'on ne comprend pas", a dénoncé Thiébault Hubert, président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne, au micro d'Europe 1. "La Côte-d'Or avec ses grands crus fait rêver des millions d’Américains donc ce serait dommage de mettre un frein à cette dynamique de marché. Si demain le marché s’arrête ce sera une catastrophe économique", a-t-il ajouté. Le vigneron espère donc "toucher la corde sensible du président Trump, qui lui aussi produit du vin" afin de le faire changer d'avis sur les sanctions.