La coutume, tout un concept dans la station balnéaire de Roses, dans le nord-est de l'Espagne... Depuis presque cent ans, des canards étaient lancés à la mer, puis pourchassés et si possible rattrapés par des baigneurs qui gagnaient un prix quand un animal était ramené sur la plage. Cette tradition de "l'Empaitada d'anecs" (persécution des canards, en catalan) était dans le viseur de nombreuses associations de défense des animaux depuis des années. Elles viennent d'obtenir gain de cause : le village a abandonné cette semaine son fameux lancer.
Elle la frappe avec le canard. Pour la première fois depuis 1918, la mairie a donc interdit aux citoyens du village de "persécuter les canards". Le fait déclencheur de cette décision ? Un geste peu banal : un baigneur avait frappé une militante de la cause animale avec un des canards utilisés pour la compétition. Les images, filmées par la militante agressée, ont fait le tour des réseaux sociaux. Une pétition a en outre été publiée sur le site Change.org, réclamant l'interdiction de cette pratique entraînant "une souffrance, la peur et l'angoisse" des canards.
La corrida pointé du doigt. "Les temps changent et la société nous invite à emprunter de nouvelles voies", a admis mardi la maire de la ville, Montse Mindan, après l'adoption de la motion interdisant cette chasse aux canards et les courses de vachettes. Les festivités impliquant des animaux sont de plus en plus critiquées en Espagne, y compris la tradition taurine. Depuis 2010, les corridas sont interdites en Catalogne notamment.