Impossible n'est pas marseillais, assure Ghislain Foucque. Ce jeune trentenaire originaire de la cité phocéenne et co-fondateur du site LePotCommun.fr s'est lancé un défi de taille. Le 13 avril, il a lancé une cagnotte pour essayer de racheter l'Olympique de Marseille, en vente. En une semaine, 2.664 000 euros ont déjà été mis au pot par plus de 6200 participants. "Ce qu’on a déjà récolté, c’est énorme, confie l'entrepreneur au micro d'Europe 1. "C’est une belle surprise qu’en si peu de temps autant de gens se soient mobilisés et aient apporté autant dans le pot commun pour que le début du rêve puisse commencer."
"Les gens voulaient mettre plus". Parmi les donateurs - des fans, des personnalités - certains ont été tellement enthousiastes qu'il a fallu débloquer le plafond maximum de don. "Au début, on a plafonné à 1.500 euros pour éviter les petits rigolos qui mettraient 50.000, 100.000 euros et fausseraient le projet. Mais assez rapidement les gens nous on demandé de déplafonner car ils voulaient mettre plus. Aujourd’hui il est à 5.000 euros," explique Ghislain Foucque.
Le club plus fort que les hommes. Ce fan de l'OM veut éviter que le club ne soit racheté par des milliardaires. "Evidemment un milliardaire peut arriver aujourd'hui à Marseille, injecter beaucoup d’argent, acheter les meilleurs joueurs, peut-être faire de beaux parcours en Ligue des champions par exemple, mais après ?", interroge Ghislain Foucque. "Ces gens-là ne sont pas éternels. On a vu l’exemple à Malaga d’un milliardaire qui a investi lourdement dans le club mais au bout d’un an ou deux, il a cessé de payer les joueurs. Le club est retombé dans le fond du classement. On a envie de long terme, on a envie que le club soit plus fort que les hommes."
"Ça se fait ailleurs", poursuit le jeune trentaine, citant les exemples du Real Madrid et du FC Barcelone, dirigés par leurs supporters, les socios: "Ce n'est pas une personne à un instant T qui dicte une volonté mais un ensemble de supporters qui donnent les directions à suivre."
Le prix des places. "On est clairement pas dans une logique financière mais dans une logique affective. Un investisseur quand il investit dans une entreprise, a un soucis de rentabilité traduite souvent par l’augmentation du prix des places. On a une belle équipe mais ne pas pouvoir la voir jouer au Vélodrome, ce n'est pas ce que veulent les Marseillais."
Reste que ce projet semble avoir peu de chances d'aboutir. La valeur du club est estimée à 100 millions d'euros, c'est quatre fois plus que le montant qu'espère lever Ghislain Foucque. Mais que les supporters se rassurent. Si le rachat échoue, ils seront remboursés !