C'est une manière originale de s'acquitter de sa dette. Un diocèse de l'Eglise orthodoxe russe a vu supprimée une partie de ses impayés envers une société d'ingénierie locale en échange d'une promesse de prier pour ses responsables, un accord validé par la justice, a rapporté vendredi l'agence Interfax.
Pour la santé et la prospérité. La société d'ingénierie, qui avait conçu un projet de nouvelle chaudière pour le diocèse orthodoxe de Nijni Novgorod, a porté plainte en août dernier contre celui-ci, l'accusant de n'avoir payé que la moitié des travaux et exigeant le versement de 458.000 roubles (5.150 euros), selon l'agence. Les deux parties ont finalement conclu un accord à l'amiable, selon lequel les autorités religieuses se sont engagées à verser au plaignant près de la moitié de la somme, soit 200.000 roubles (2.250 euros), et à "prier pour la santé" du PDG et du responsable technique de la société, ainsi que pour "leur prospérité", selon la même source.
"Absurde". L'accord a été validé par la cour d'arbitrage de Nijni Novgorod, un précédent dans l'histoire de la justice contemporaine, souligne l'agence. "C'est absurde ! Comment peut-on compenser un dommage matériel par une chose non matérielle ?", a réagi l'un des avocats les plus connus de Moscou, Mark Feïguine, manifestement surpris par le caractère insolite de cette affaire. "C'est anormal du point de vue de toutes les religions existant dans le monde", a déclaré Boris Falikov, chercheur et spécialiste des religions. "Mais on est tellement habitué aujourd'hui en Russie à ce que les services religieux s'achètent que les gens ne voient rien d'inconvenant dans le fait de payer une dette avec une prière", a-t-il ajouté.