Un Normand de 52 ans a commencé ce samedi à Toulon son 17e jour de grève de la faim pour obtenir des autorités la garde de son puma, actuellement confié à un zoo situé sur les hauteurs de la ville.
Près à aller "jusqu'à son dernier souffle". Éducateur comportementaliste animalier de profession, Jack Muller campe 24 heures sur 24 dans sa voiture garée devant le Palais de justice de Toulon. Il ne la quitte qu'une fois par jour pour aller nourrir son animal au zoo-fauverie du Mont-Faron, le puma refusant de s'alimenter en dehors de sa présence, selon Jack Muller. Ce dernier a perdu 14 kg depuis le début de sa grève de la faim.
Déterminé à aller "jusqu'à son dernier souffle" pour obtenir gain de cause, cet homme, qui s'est vu refuser déjà par deux fois le certificat de capacité nécessaire à la garde d'un tel animal, demande désormais à titre gracieux à la préfecture du Var un certificat provisoire valable uniquement pour la durée de vie de son fauve. La préfecture indique ne pas avoir encore reçu ce courrier, mais qu'il y sera répondu dès que ce sera le cas.
Un combat soutenu par l'ancienne présidente de la SPA. Soutenu par plus de 20.000 personnes qui ont signé une pétition en ligne en sa faveur, Jack Muller a également été rejoint depuis une semaine par un retraité breton venu des Côtes-d'Armor qui, par solidarité, a également entamé une grève de la faim devant le Palais de justice.
Un comité de soutien a également été créé à l'initiative de Jacqueline Faucher, ancienne présidente nationale de la Société de protection des animaux (SPA). "Nous sommes opposés par principe à la détention d'un fauve par un particulier, mais ici, c'est une question de survie pour les deux", a déclaré Jacqueline Faucher, qui veut croire que "ce soit Noël pour eux" et que "cette belle histoire d'amour connaisse une fin heureuse".
Une belle rencontre. Jack Muller s'était attaché à cet animal, un puma mâle baptisé Shan, alors qu'il était venu se former au zoo de Toulon en 2012. Il avait été amené à s'en occuper quand l'animal n'était âgé que de quelques jours et qu'il n'arrivait pas à s'alimenter avec sa mère. Plus tard, celle-ci l'avait rejeté. Les propriétaires du zoo avaient alors confié la garde de l'animal à Jack Muller, qui avait construit pour lui, dans sa maison en Normandie, près de Bayeux, un enclos adapté.
Un refus pour "trop grande émotivité". Le certificat de détention lui avait été refusé une première fois en 2014 dans le Calvados, au motif qu'il avait détenu l'animal avant d'être en capacité de le faire, puis en juillet dernier par les services préfectoraux du Var pour des raisons de trop grande émotivité, ce que conteste l'intéressé.