Il va encore résonner dans le monde entier les 24 et 25 décembre. "Douce Nuit", l'un des plus célèbres chants traditionnels de Noël, fête cette année ses 200 hivers. L'occasion de s'intéresser à l'histoire d'un air qui, depuis, a fait l'objet de multiples réinterprétations.
Né dans le Tyrol. Tout commence en 1818, près de Salzbourg en Autriche. Dans le petit village d'Oberndorf, un jeune prêtre, Joseph Mohr, écrit un cantique apaisant pour ses paroissiens. Et demande à un ami instituteur de le mettre en musique avec sa guitare pour la messe de Noël. "Stille Nacht, heilige Nacht" est alors chanté pour la première fois. Porté par le bouche-à-oreille, il intègre rapidement le répertoire de chœurs tyroliens qui partent en tournée en Europe et aux Etats-Unis.
Traduit dans 300 langues. Partout, le chant est adopté et traduit dans près de 300 langues et dialectes. On repère des premières versions en anglais dès le milieu du 19e siècle. Diffusé par les missionnaires chrétiens, "Douce nuit" va même être entonné dans les tranchées en 1914, lors de la trêve de Noël.
Reprises. Plus récemment, bien des artistes s'y sont frotté pour en offrir une réinterprétation. Parmi eux, les plus grandes stars, comme Elvis Presley.
Spécialiste des chansons de Noël un peu braillardes, Mariah Carey pouvait difficilement faire l'économie d'une reprise.
Plus récemment, c'est Beyonce qui a poussé la chansonnette connue, en live depuis Disneyland.
Cet inventaire ne saurait être complet sans des versions légèrement moins attendues, comme celle des Muppet Show...
...ou encore celle de ce chœur de chèvres (oui, vous avez bien lu), enregistrée au profit d'une ONG suédoise.
Néanmoins, la rigueur journalistique nous ayant poussé à enquêter plus avant sur cette histoire de chèvres, nous avons découvert qu'il s'agissait en réalité de... chanteuses suédoises imitant la chèvre. Ce qui est presque plus impressionnant encore.
Oberndorf fête l'anniversaire de sa chanson. Pendant ce temps, le village d'Oberndorf fête lui aussi les 200 ans de "Douce Nuit", dont la renommée a rejailli sur l'ancienne église, devenue chapelle et rebaptisée du nom de la chanson. Un vitrail a même été créé en hommage à Franz Xaver Gruber, le compositeur.
Cette année, "quelque 6.000 personnes [sont attendues] pour la veillée de Noël, contre 3.000 à 4.000 habituellement", a indiqué à l'AFP Clemens Konrad, directeur de l'office du tourisme local. La commune avait même envoyé une invitation au pape François pour l'occasion.