La grande "marche pour le changement" a rassemblé au moins au moins 100.000 partisans du parti antilibéral Podemos samedi à Madrid. Cette marche intervient moins d'une semaine après la victoire dimanche du parti de gauche Syriza, dont les dirigeants ont régulièrement fait campagne aux côtés de ceux de Podemos.
Une foule compacte. L’allié de Syriza entendait démontrer qu'en Espagne aussi la volonté de "changement" n'a jamais été aussi forte. "Si se puede, si se puede" (Oui, c'est possible), scandait la foule. "Tic tac, tic tac, c'est l'heure du changement", lisait-on aussi sur les grands calicots de manifestants débarquant de bus provenant des quatre coins de l'Espagne.
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Sus à la "troïka". Issus de deux des pays européens ayant vécu le plus durement la crise, avec encore plus d'un cinquième de leur population active au chômage, Podemos et Syriza partagent le même rejet de la "troïka" (Banque centrale et commission européennes, Fonds monétaire international).
Selon eux, il faut mettre fin à l'empire de la finance internationale qui oublie l'humain et poser la question d'une restructuration de la dette.
Mélenchon présent. Venu manifester avec Podemos, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012, a assuré samedi au quotidien en ligne Publico : "ce qui s'est passé en Grèce est historique. Tout le monde sait que la suivante, c'est l'Espagne".
En marche à #Madrid ! - ¡Hoy es el día del cambio! - #EsAhora31E#YoVoy31E - @Pablo_Iglesias_@ahorapodemospic.twitter.com/8Anl8yVpXy— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 31 Janvier 2015
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Une manifestation "pour". Podemos, "Nous pouvons", issu du mouvement des Indignés né à Madrid le 15 mai 2011 pour dénoncer la haute finance, l'austérité et l'establishment jugé corrompu, la "caste", a fait un pari inhabituel: manifester non pas "contre" mais "pour".
Road to Madrid...#EsAhora31E#CQPExtremadurapic.twitter.com/Ojfja5JWUP— Agustín Miguel (@amsl3) 31 Janvier 2015
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Le rassemblement intervient à moins d'un an des législatives en Espagne et à quatre mois d'élections régionales partielles et municipales, où des candidats de Podemos ont prévu de se présenter. Le parti, fondé il y a tout juste un an, a créé la surprise dès mai 2014 en obtenant 1,2 million de voix, cinq députés, aux Européennes. Depuis, son ascension dans les sondages a été fulgurante, dépassant régulièrement le Parti socialiste et parfois même le Parti populaire (droite) au pouvoir, devenant théoriquement la première ou deuxième force politique.