Quelque 10.000 personnes selon la police ont manifesté dimanche à Bruxelles dans le froid pour témoigner leur solidarité avec les migrants et réclamer au gouvernement belge une politique migratoire "plus humaine".
"L'opposition se renforce". Une douzaine d'associations avaient appelé à défiler, avec entre autres la Ligue des droits de l'Homme (LDH) ou Médecins du Monde Belgique. "Si un deuxième Calais ne s'est pas créé à Bruxelles, c'est uniquement grâce aux citoyens et non à ce gouvernement", a souligné Alexis Deswaef, président de la LDH. "Ce gouvernement se laisse emporter par un parti identitaire et nationaliste, mais l'opposition se renforce", a-t-il ajouté en prenant pour cible la N-VA (nationalistes flamands), formation qui est le pilier de la coalition de centre-droit actuellement au pouvoir.
Un projet de loi controversé. Dans le viseur des manifestants figurait un projet de loi à l'étude au Parlement visant à permettre à un juge d'ordonner, en dernier recours, une visite du domicile d'un particulier afin d'interpeller un migrant faisant l'objet d'un ordre de quitter le territoire. Ce texte, porté notamment par le ministre de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA), a suscité des réactions indignées et divisé jusqu'au sein même de la majorité conduite par le Premier ministre Charles Michel, un libéral francophone.
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, issu du même parti que le Premier ministre, a laissé entendre ce week-end que le projet de loi serait amendé avant d'être débattu en séance plénière par les députés. "S'il y a des inquiétudes, on doit peut-être, par amendement, préciser qu'il n'y a aucune mise en cause des hébergeurs et de toute personne qui apporte une aide humanitaire", a déclaré Didier Reynders au quotidien Le Soir samedi.