162.000 morts en Irak depuis 2003

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B.P. avec AFP , modifié à
Toutes les parties ont payé un lourd tribut depuis l'invasion américaine, selon le rapport d'une ONG.

Les troupes américaines parties, l'heure du bilan a sonné en Irak. Après plus de huit ans de guerre, le constat est inquiétant. 162.000 personnes ont été tuées dans le pays selon un bilan établi par Iraq Body Count (IBC), une ONG internationale basée en Grande-Bretagne qui a croisé ses propres statistiques consacrées aux civils, avec celles des autorités irakiennes, les pertes militaires américaines officielles ainsi que des données révélées par le site Wikileaks.

Sur ce total, "79% étaient des civils", souligne le rapport. Le reste comprenant des membres des forces de l'ordre irakiennes, des soldats américains et des insurgés.

Bagdad, zone la plus touchée

Bagdad, la capitale, a été la zone la plus touchée par les violences sur les civils, avec 2,5 fois plus de décès que la moyenne du pays, souligne IBC. Au moins 3.900 des victimes recensées sur cette période étaient des enfants. Les policiers irakiens ont aussi payé un lourd tribut avec 9.019 décès, soit deux fois plus que les soldats américains.

"Les tendances récentes montrent la persistance en Irak d'un conflit de basse intensité qui va continuer à tuer des civils au même rythme dans les années à venir. Ces chiffres ne révèlent pas d'amélioration mais ce n'est que dans la durée qu'on saura si le retrait des forces américaines aura un effet sur le nombre de victimes", souligne le rapport de l'ONG britannique.

Près de 4.500 Américains ont perdu la vie

Quelques jours avant la fin du retrait des troupes américaines, Barack Obama a estimé qu'il était temps de laisser le pays aux Irakiens. "Nous laissons derrière nous un Etat souverain, stable, autosuffisant, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par son peuple", avait-il déclaré mi-décembre.

"Plus d'1,5 million d'Américains ont servi en Irak. Plus de 30.000 Américains ont été blessés, et ce sont seulement les blessés dont les blessures sont visibles", a ajouté le président Obama, opposant à la guerre en Irak en 2002 et qui avait fait du départ des troupes américains un argument de campagne. Il a ensuite expliqué que "près de 4.500  Américains" ont perdu la vie en Irak.

Le 31 décembre férié en Irak

Pour tourner la page américaine, le Premier ministre Nouri al-Maliki a déclaré le 31 décembre, date officielle du retrait US, férié. Il a toutefois prévenu ses compatriotes que "la période à venir n'est pas moins importante que l'étape précédente".

"Notre travail vient juste de commencer", a-t-il souligné alors que le pays traverse depuis deux semaines une grave crise politique qui fait craindre à certains une résurgence des terribles violences confessionnelles des années 2006-2007. Au lendemain du retrait des troupes américaines, tout reste à faire.