L'info. Deux Allemands ont été enlevés quelques heures dans la nuit de vendredi à samedi dans l'est du Liban, puis libérés mais immédiatement arrêtés par la police pour trafic de drogue, selon l'agence officielle libanaise. "Les Allemands enlevés la nuit dernière (vendredi) dans la plaine de la Bekaa ont été relâchés aujourd'hui", rapporte la NNA, en précisant que la "police les a (ensuite) arrêtés pour trafic de drogue". "Une unité de la police des Forces de sécurité intérieures a arrêté les Allemands après leur libération, sous des accusations de trafic de drogue, et leurs ravisseurs sont actuellement recherchés", selon la NNA.
Double nationalité. Une source de police avait indiqué dans la nuit que les deux hommes possédaient la double nationalité, allemande et libanaise. L'Allemagne a confirmé que ses deux ressortissants "se trouvent actuellement entre les mains de la police libanaise". "L'ambassade et le ministère allemand des Affaires étrangères s'occupent de ce cas. Nous sommes en contact avec les deux Allemands et avec les autorités compétentes", a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère.
Une rançon de 6.000 euros. Dans la nuit, l'agence NNA avait annoncé l'enlèvement des deux Allemands par des inconnus armés. Leurs ravisseurs leur ont réclamé en vain de l'argent, puis les ont "conduits dans un lieu inconnu", avait précisé la NNA. "Les ravisseurs ont ensuite téléphoné à un ami (des otages) en exigeant une rançon", selon l'agence. Un responsable de la sécurité sous couvert d'anonymat a déclaré à l'AFP que la police avait été informée de l'enlèvement, dont les motivations étaient probablement "financières": "Un homme libanais a appelé en demandant une rançon de 6.000 euros".
Une culture ancienne de haschisch. La plaine de la Bekaa est depuis longtemps un terrain fertile pour la culture du haschisch. Pendant la guerre civile de 1975-1990, cette activité était une véritable industrie qui générait des milliards de dollars de revenus. Les autorités libanaises ont lutté pour éradiquer le trafic de drogue et l'armée et de la police mènent régulièrement des patrouilles dans la région pour tenter de faire respecter la loi, mais certaines tribus continuent de cultiver le haschisch.
Des enlèvements fréquents. Les informations sur des enlèvements à motif politique ou crapuleux émergent régulièrement au Liban, mais concernent rarement des étrangers. En 2011, sept Estoniens avaient cependant été enlevés, également dans la vallée de la Bekaa, alors qu'ils traversaient la région à vélo, et retenus quatre mois par des extrémistes qui réclamaient une rançon. Plus récemment, deux pilotes turcs avaient été enlevés en août sur la route de l'aéroport pour pousser Ankara à faire pression sur les rebelles qui détenaient des pèlerins chiites libanais en Syrie depuis près d'un an et demi. Les pilotes ont été libérés mi-octobre, en même temps que les pèlerins libanais.