L'info. 66 journalistes ont été tués en 2014, dont deux décapités, ce qui est inférieur à 2013. Pour autant, les enlèvements se sont multipliés avec 119 cas, a annoncé mardi Reporters sans frontières (RSF) dans son bilan annuel. 40 journalistes restent otages dans le monde.
"Mutation de la violence". Cette année, RSF relève "une mutation de la violence, avec une instrumentalisation de plus en plus grande des exactions contre les reporters". "Rarement la mort des reporters aura été perpétrée avec une science aussi barbare de la propagande", estime l'organisation. Une référence aux vidéos de la décapitation des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff.
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Les zones à risque. Les deux tiers des assassinats se sont produits dans des zones de conflits : en Syrie - pays qui reste, comme l'an dernier, le plus dangereux pour les journalistes, avec 15 meurtres - dans les territoires palestiniens, surtout à Gaza (7 morts), dans l'est de l'Ukraine (6), en Irak (4) et en Libye (4) où en cinq mois, trois journalistes ont été assassinés en pleine rue.
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Chemin de l'exil. Les auteurs de ces exactions veulent "empêcher l'information indépendante et dissuader les regards extérieurs. Les intimidations sont si diverses que les journalistes sont deux fois plus nombreux à avoir pris le chemin de l'exil" par rapport à 2013, souligne RSF.
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Classement. Pour ce qui est des arrestations, deux pays figurent en tête du classement : l'Ukraine et l'Egypte. Viennent ensuite l'Iran, le Népal et le Venezuela. L'Ukraine détient aussi le record des agressions. La Chine arrive elle en tête des pays qui emprisonnent les journalistes, suivie de l'Erythrée, l'Iran, la Syrie et l'Egypte. Les citoyens-journalistes sont pour leur part davantage incarcérés au Vietnam.