"Un drame pour les enfants et les adoptants". Voilà comment l'un des membres du collectif de parents, qui souhaite rester anonyme, décrit la situation. Selon ce collectif qui réclame "le soutien" de Paris, ce sont près de 300 enfants adoptés légalement par des couples français qui sont bloqués en République démocratique du Congo. La raison : le gel des autorisations de sortie décidé en 2013.
"Le Quai d'Orsay ne veut pas nous recevoir". "Ce qu'on veut", poursuit ce père, "c'est obtenir le soutien des autorités, organiser un pont humanitaire pour protéger les enfants le temps que cette crise soit réglée". "Nous espérons une mobilisation de la classe politique", ajoute-t-il, en précisant que le Quai d'Orsay "ne veut pas les recevoir". Sollicité par Europe 1, le ministère des Affaires étrangères n'avait pas encore réagi mercredi en début de soirée.
1.300 dossiers de parents internationaux bloqués. En tout, ce sont environ 1.300 dossiers d'enfants congolais légalement adoptés par des familles françaises, américaines, canadiennes, italiennes, néerlandaises et belges principalement, qui restent bloqués depuis deux ans en RDC. Pourtant, les enfant portent déjà le nom de leurs parents adoptifs.
Deux motifs invoqués par Kinshasa. Fin 2013, Kinshasa a suspendu les autorisations de sorties pour les enfants adoptés par des étrangers. Cette décision de la Direction générale des migrations avait été justifiée par des informations selon lesquelles des enfants congolais adoptés dans certains pays auraient été maltraités ou leur adoption transférée à des couples homosexuels. La loi congolaise interdit l'adoption d'enfants par des couples homosexuels. Le gel des sorties a été renouvelé en septembre 2014.
Une dizaine d'enfants morts en 2015 ? Les conditions de vie en RDC seraient, de plus, très précaires. "Nos enfants sont maintenus dans des orphelinats bondés qui manquent de tout, où les conditions sanitaires sont très précaires", assure encore le membre du collectif. Récemment, un enfant adopté par un couple français est décédé. "Une dizaine d'enfants sont morts en 2015, pour rien, dans une indifférente quasi-totale", déplore-t-il. D'après lui, un conseil des ministres en RDC se tiendra vendredi pour traiter rapidement les dossiers considérés comme "propres".