Le Pakistan a annoncé avoir exécuté 332 personnes depuis la levée d'un moratoire sur la peine de mort en 2014, un premier décompte officiel depuis la restauration de la peine capitale dans le pays.
Lutter contre le terrorisme. Le gouvernement pakistanais avait dévoilé un grand plan d'action national (NAP) contre le terrorisme après l'attaque d'une école à Peshawar par un commando de talibans qui avait fait plus de 150 morts - des enfants pour la très grande majorité -, le 16 décembre 2014. Le plan comprenait un moratoire de six ans sur la peine de mort et l'instauration de tribunaux militaires antiterroristes, permise par un amendement de la Constitution. Les pendaisons avaient été, à l'origine, uniquement rétablies pour les condamnés pour faits de terrorisme, mais elles ont été étendues en mars à tous les autres crimes passibles de la peine de mort.
Plus de 2.000 personnes arrêtées. Dans une réponse écrite au Parlement transmise vendredi, le ministre de l'Intérieur et du contrôle des stupéfiants a annoncé que 332 personnes avaient été exécutées. Le rapport indique également que 172 organisations religieuses soupçonnées d'avoir des liens avec des organisations radicales ont été fermées à travers le pays. Plus de 2.000 discours incitant à la haine ont été dénombrés, et 2.195 personnes arrêtées. Les forces engagées depuis 2013 dans la lutte contre l'islamisme radical et le crime à Karachi ont arrêté 890 militants et des milliers de criminels présumés, d'après le rapport, qui affirme que les attaques ont chuté de 80%.
Les détracteurs de ces mesures dénoncent les tortures policières et des procès inéquitables, et affirment que la plupart des condamnés pendus n'ont pas été reconnus coupables de terrorisme.