Selon les informations d’Europe 1, la Cop 21, qui a accouché d’un accord historique, a généré environ 43.000 tonnes équivalent Co2, soit dans la moyenne des autres conférences sur le climat.
Sauver la planète tout en réunissant dans le même temps un nombre record de chefs d’Etat et de participants : c’était le paradoxe de la COP 21. Du 29 novembre au 11 décembre 2015, près de 40.000 personnes se sont retrouvées à Paris pour trouver un accord contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre. Trois mois après, le bilan de la Cop 21 a été finalement établi. Et selon les information d’Europe 1, les émissions totales générées sont d’environ 43.000 tonnes équivalent CO2, selon les calculs effectués par les experts.
Que comprennent ces 43.000 tonnes équivalent CO2 ? Ce chiffre, qui doit être dévoilé jeudi au ministère de l’Environnement lors d’une conférence de presse du comité d’organisation de la Cop 21, a été calculé par l’agence EcoAct, expert énergie climat, à partir des données de la CCNUCC ( la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques).
Comment ? En se penchant sur tout ce qui émet du carbone : les transports, bien sûr, pour faire venir à Paris les participants accrédités ou non à la Cop mais aussi les transports pour se rendre sur le lieu de la Conférence, au Bourget (navettes, lignes spéciales, véhicules VIP, etc.). Il faut aussi y ajouter les pré-cessions de négociations à l’Unesco, les hébergements (principalement les hôtels) ou encore la consommation énergétique (les repas, l’eau, les déchets, etc.).
A quoi ce chiffre correspond-il ? Selon les calculs auxquels nous avons pu avoir accès, 43.000 tonnes équivalent CO2 correspondent à 15.500 vols Aller/Retour Paris-New York.
En septembre 2015, les Nations Unies avaient estimé que la COP 21 allait générer 21.000 tonnes équivalent CO2 mais cela ne concernait que les 20.000 participants accrédités. Avec les autres 20.000 visiteurs, le bilan final est donc sensiblement le même.
“Une bonne surprise” vs “On n’a pas fait mieux que les autres”. “C’est clairement une bonne surprise au regard du nombre de personnes”, se félicite une source proche du dossier. Plusieurs mesures avaient aussi été prises par le gouvernement français comme la mise en place de navettes hybrides, la distribution de 20.000 cartes Navigo ou encore des circuits courts de distribution et un approvisionnement local pour la restauration. Bref, on voulait une Cop exemplaire.
Mais pour Benoît Hartman, porte-parole de France Nature Environnement, “on n’a finalement pas fait mieux que les autres”. Il rappelle ainsi qu’une grande partie du village était jetable : “Il n’est pas possible de ne pas avoir des installations toutes réutilisables !”. Néanmoins, il tient à apporter une nuance de taille. “Il ne faut pas trop jeter l’opprobre car on a bien un meilleur retour sur investissement qu’avec Cophenhague, par exemple”, estime-t-il. “43.000 tonnes, ce n’est pas cher payé si finalement ça nous permet en retour d’en économiser des centaines de milliers d’autres”.
Quels éléments de comparaison ? Difficile de comparer les conférences climat entre elles tant le nombre de participants diverge. On peut néanmoins rappeler que la COP 15 à Cophenhague en 2009, qui avait été un échec, avait elle généré 26.200 tonnes équivalent CO2. Le nombre de participants était moindre avec 33.000 personnes. Du côté d’autres grands événements, le ratio est sensiblement le même. Ainsi, les Jeux Olympiques de Londres en 2012 avaient généré une empreinte carbone de 400.000 tonnes équivalent CO2 pour l’ensemble de la compétition alors que 400.000 visiteurs y avaient participé.