Une forte mobilisation est attendue vendredi à travers la France à l'occasion des 500 jours de captivité d'Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et de leurs trois accompagnateurs afghans, enlevés le 30 décembre 2009 en Afghanistan, alors qu'ils enquêtaient pour le magazine de France 3 Pièces à conviction. Tout au long de la journée, France Télévisions mobilisera ses antennes avec des invités et des reportages dans chaque édition d'information. Le point sur leurs 500 jours de captivité.
Comment vont les otages ? La dernière preuve de vie des journalistes, une vidéo montrée uniquement à leurs familles, date de novembre 2010. "On ne sait pas grand-chose", résume aujourd'hui Paul Nahon, ancien directeur de l’information de France 3 au micro d’Europe 1.
"Les dernières informations, ce qu’on veut bien nous en dire, c’est qu’ils sont en bonne santé, qu’ils résistent. Ils sont fatigués, affaiblis, évidemment. Mais ils ont bon moral, voilà ce que l’on sait. Est-ce qu’on nous ment ou pas, je n’en sais rien", concède-t-il. "Je suis persuadé qu’ils ont tenu le coup malgré la longueur, la difficulté", assure Paul Nahon, selon qui les deux journalistes sont "deux durs à cuire".
"Ils résistent" :
Où en sont les négociations ? "500 jours c’est un enfer. On fait tout pour qu’il s’en sorte le plus vite possible. On essaye de mettre une pression maximum. Mais on ne perd pas espoir", explique Paul Nahon. "Les négociations n’ont jamais cessé", assure-t-il. Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, a quant à lui réaffirmé mardi que la mobilisation du gouvernement était "constante depuis le début, sur le terrain, à Paris, à tous les niveaux des services de l'Etat". "Tous nos efforts tendent vers la libération de nos compatriotes", a-t-il déclaré. Pour sa part, le comité de soutien aux otages se dit inquiet.
Pour Jean-Louis Normandin, ex-otage au Liban, les 500 jours sont "symboliquement forts". Invité d'Europe1 vendredi, le président de l'association "Libérez les otages" a souligné qu'il fallait marquer ce cap dans "le monde libre".
Il faut les "marquer dans le monde libre" :
Des tentatives de libération ratées. "Les négociateurs français de Kaboul avaient conclu un accord. Et puis, au dernier moment, ça ne s’est pas fait mais on était très proche d’une libération", raconte Paul Nahon. Le 4 mai dernier, Alain Juppé déclarait devant la Commission des Affaires étrangères : "on a été tout près d'aboutir pour Ghesquière et Taponier au début de cette année. Malheureusement, au dernier moment, un blocage est venu. On a repris nos discussions par tous les canaux possibles. Conformément à la ligne que j'ai prise, je ne veux pas susciter de faux espoirs donc je ne donnerai pas de calendrier, ni d'indications plus précises".
La mort de Ben Laden change-t-elle la donne ? Al-Qaïda n'a pas d'influence sur les ravisseurs. La nébuleuse terroriste n'en avait pas lorsque le leader était vivant, il est donc peu probable que cela change maintenant.