Près de 50.000 hommes condamnés pour homosexualité, à l'époque où c'était encore considéré comme un délit, vont être amnistiés. Depuis des années, les associations réclamaient une grâce générale. Elles ont été entendues.
Certains se sont donné la mort. Plus de 50 ans après les faits, certains sont encore en vie et portent toujours cette mention sur leur casier judiciaire : "outrage aux bonnes mœurs". En Grande-Bretagne, l'homosexualité a été dépénalisée en 1967. Jusqu'à cette date, les tribunaux exigeaient une castration chimique ou des peines de prison. Près de 50 000 hommes ont été condamnés, ce qui leur a couté leur emploi et leur réputation a bien souvent brisé leur vie familiale. Certains se sont même donné la mort.
"Il était urgent de gracier tous ces gens". Les associations exigeaient leur réhabilitation. Il y a trois ans, ce fut le premier pas. La reine décida de gracier Alan Turing, le génie des maths, qui a réussi à décoder la machine de cryptage utilisée par les nazis pendant la seconde guerre mondiale. Il restait près de 50 000 hommes à amnistier, dont l'écrivain irlandais Oscar Wilde, emprisonné pendant deux ans à la fin du 19e siècle.
Ce sera donc bientôt chose faite. Pour le ministre britannique de la Justice, "il était urgent de gracier tous ces gens, sanctionnés pour des faits qui aujourd'hui ne leur vaudraient aucune condamnation".