C'était il y 60 ans. Le 18 mars 1962, les accords d'Évian ont mis fin officiellement et politiquement à l'affrontement entre les forces françaises et le mouvement nationaliste algérien. Après ces accords qui ont ouvert la voie à l'indépendance de l'Algérie, quelle relation les jeunes Algériens entretiennent-ils avec la France ? Ils se confient sur Europe 1.
Une relation gagnant-gagnant
Anaïs, 25 ans, a fait ses études à Paris avant de revenir au pays. Elle garde de bons souvenirs de son passage en France. Mais dès qu'on évoque le passé, sa tristesse apparaît. "Parce que tous mes grands-parents étaient des martyrs donc, il y aura toujours une forme de haine des deux partis par rapport au passé", explique-t-elle.
Abdou, la trentaine, dit ne pas oublier les crimes de la France coloniale, mais estime qu'il faudra regarder vers l'avenir. "Je suis né dans les années 1980. Je n'ai pas vécu cette histoire", confie-t-il. "On cherche surtout cette relation de partenaires, cette relation gagnant-gagnant entre l'Afrique et l'Europe."
Travailler main dans la main
L'Europe a un passé douloureux, certes, mais surtout "un avenir commun qu'il faudra bâtir ensemble", nous dit Aïcha, la vingtaine. "J'ai une partie de ma famille qui vit en France et qui travaille là-bas", raconte-t-elle. "Le passé, c'est le passé. Il ne pourra pas changer. C'est comme ça. Il faut avancer aujourd'hui, travailler main dans la main, avancer ensemble et je pense que c'est bien pour tout le monde."
Comme leurs grands-parents, beaucoup de jeunes Algériens sont francophones. Loin d'être francophiles, ils restent attachés à l'histoire récente de leur pays, mais avec peut-être un peu plus de pragmatisme.