Après quatre jours de progression vers le sud de la Côte d'Ivoire, les forces pro-Ouattara ont atteint jeudi la capitale économique du pays, Abidjan. Les combats les plus violents ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, essentiellement autour du palais du président sortant Laurent Gbagbo. Récits d'expatriés vivant à Abidjan.
"Il y a des pillages systématiques, alors que des forces de la Licorne sont présentes dans cette zone, mais ils laissent faire", déplore Bernard, joint au téléphone vendredi en fin de journée par Europe 1. "C'est vrai qu'il y a un sentiment de révolte du côté de la communauté française qui se demande ce que fait la France qui a tout à fait les moyens de sécuriser la zone dans laquelle on se trouve", ajoute-t-il.
"La résidence de Laurent Gbagbo est actuellement pilonnée", confirmait dans la nuit de jeudi à vendredi Gérard, un expatrié français. "Les déflagrations sont effrayantes", poursuivait-il, avant d'expliquer que les rues avaient été désertées dans le centre-ville.
"On entend des roquettes", ajoute-t-il :
Les habitants restent terrés chez eux, confirmait dès jeudi Christian, un Français. "C’est une ville entièrement morte aujourd’hui", a-t-il témoigné sur Europe 1, avant d'ajouter : "on s’attend au pire, à une grande bataille d’Abidjan". D'autant que les rumeurs locales indiquent que l'armement lourd des principales villes tenues par les pro-Gbagbo ont été rapatriées sur Abidjan au fur et à mesure de la progression des forces pro-Ouattara.
"On s’attend à un bain de sang", raconte Christian :
Des militaires français s'étaient déployés dès jeudi en certains endroits d'Abidjan, notamment pour protéger des ressortissants français attaqués par des partisans de Laurent Gbagbo dans le quartier des Deux Plateaux, a-t-on appris de trois sources différentes.