Bilan. Plus de 100 Palestiniens ont été tués dimanche dans la bande de Gaza, dont 62 dans des frappes sur Chajaya, à l'est de la ville de Gaza, le bombardement le plus meurtrier depuis le début de l'offensive israélienne, selon les services de secours. Huit personnes sont également mortes dimanche dans la ville de Gaza, après un bombardement israélien, selon les secours palestiniens. Il s'agit de la journée la plus sanglante depuis le début du conflit.
En tout, au moins 438 Palestiniens ont péri à Gaza depuis le début de cette offensive le 8 juillet. Près de la moitié était des femmes, des mineurs et des personnes âgées, a également indiqué le porte-parole des urgentistes, Achraf al-Qoudra. Les dirigeants palestiniens ont dénoncé un "massacre", tandis que la Ligue Arabe a fustigé un "crime de guerre". L'ONU incite Israël à "faire beaucoup plus" pour épargner les civils.
Des victimes aussi côté israélien. Treize soldats israéliens de la brigade Golani ont également été tués ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza où l'armée israélienne mène une offensive, portant à 18 le nombre de morts au sein de l'armée. "Depuis hier soir, 13 combattants de la brigade Golani ont été tués en combattant les terroristes du Hamas", a indiqué l'armée sur son compte Twitter. L'armée avait déjà annoncé la mort de cinq soldats depuis jeudi et le début de l'offensive terrestre dans l'enclave palestinienne, ce qui porte à 18 le bilan des morts au sein des forces israéliennes. Aucune précision n'a été donnée sur les circonstances de la mort des treize militaires, "le travail d'identification" étant encore en cours.
La branche armée du mouvement palestinien Hamas a par ailleurs revendiqué dimanche soir l'enlèvement d'un soldat israélien, déclenchant des manifestations de joie dans les rues de la ville de Gaza. "Le soldat israélien Shaul Aaron est entre les mains des Brigades Ezzedine al-Qassam", le bras militaire du mouvement islamiste, a déclaré leur porte-parole Abou Obeida dans une allocution télévisée.
L'échec de la trêve. Le Hamas a demandé à Israël deux heures de trêve pour récupérer les victimes. Après avoir accepté une "pause humanitaire", négociée par le Comité international de la Croix Rouge (CICR), l'armée israélienne a affirmé riposter à des tirs du Hamas à Chajaya. "Une fois de plus, le Hamas rompt un cessez-le-feu. Tsahal (l'armée) réplique en conséquence", a annoncé le porte-parole de l'armée israélienne. Les forces armées ont justifié la violence des bombardements en affirmant que le mouvement islamiste Hamas avait tiré de Chajaya 140 roquettes vers Israël depuis le début de l'offensive. Le Hamas refuse "obstinément" un cessez-le-feu, a également déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.
Des images insoutenables. Les ambulances ne pouvaient pas se rendre dans cette zone proche de la frontière avec Israël, en raison d'intenses tirs de chars israéliens. La chaîne de télévision locale al-Ketab montrait des images insoutenables de cadavres brûlés et déchiquetés, y compris d'enfants, filmées à Chajaya.
Un médecin a l'hôpital: "on reçoit des familles entières, tous morts. On les entasse a la morgue mais on n'a plus de place" #gaza— Sebastien Krebs (@sebastienkrebs) July 20, 2014
Les ambulances n'accèdent plus aux quartiers bombardés, "les tanks tirent a l'aveugle" racontent les habitants #gaza— Sebastien Krebs (@sebastienkrebs) July 20, 2014
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Netanyahu revendique le soutien international. L'armée israélienne a déclaré dimanche qu'elle allait intensifier son offensive terrestre sur la bande de Gaza au 13e jour de ses opérations, le conflit le plus sanglant depuis 2009. "Ce soir, la phase terrestre de l'opération Bordure protectrice s'étend avec des forces supplémentaires pour combattre le terrorisme dans la bande de Gaza et établir une réalité qui garantit aux Israéliens de vivre en sécurité", a déclaré l'armée. "Nous menons une opération complexe, intense et en profondeur à l'intérieur de la bande de Gaza qui est soutenue par le monde. Le soutien est très fort au sein de la communauté internationale", a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Abbas réclame ce même soutien. Plus tard dans la soirée, le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas, actuellement en visite au Qatar, a demandé au Conseil de Sécurité de l'ONU de se réunir de toute urgence pour mettre fin à une situation "insupportable". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pressé Israël de "faire beaucoup plus" pour épargner les civils dans son offensive militaire contre la bande de Gaza, condamnant "l'action atroce" de l'armée à Chajaya, où plus de 60 Palestiniens sont morts.