L’INFO. A peine ouvertes, les discussions s'embourbent. Le deuxième volet des négociations entre le régime syrien et les rebelles a débuté lundi à Genève. Mais pour l’instant, rien n’avance. Les deux parties se sont retrouvées face à face pour essayer de trouver une solution à la guerre civile qui mine le pays depuis 2011. Ils ont ensemble observé une minute de silence à la mémoire des victimes, mais cela ne les a pas empêché de camper sur leurs positions concernant le programme même des discussions.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, qui mène les négociations pour le régime, a déclaré : "Encore une journée de perdue parce que les représentants de la coalition insistent sur le fait que le terrorisme n’existe pas en Syrie". Damas considère en effet la rébellion dans sa totalité comme une organisation terroriste. La coalition rebelle n’a "pas voulu en discuter", a continué Fayçal Mekdad. Le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar, ne voit poindre qu'un "échec en l'état actuel des choses".
Des "tonnes de patience". Le médiateur Lakhdar Brahimi a lui-même avoué que le "début de [la] semaine est aussi laborieux" qu’au tout début des négociations, au mois de janvier. Il a malgré tout indiqué faire tout son possible pour "faire décoller ce processus". Il a ajouté "avoir des tonnes de patience" mais a souligné que " le peuple syrien n'a pas cette patience et nous lui devons d’accélérer". Vendredi, à Genève, le médiateur de l’ONU doit rencontrer les responsables américains et russes, qui soutiennent respectivement les rebelles et le régime d’Assad.
Déception. La reprise des négociations a débuté sous de mauvais augures. Malgré l'accord passé avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), la Syrie n'a pas évacué la totalité de ses armes chimiques de son territoire. Elle s'était pourtant engagée à se débarrasser de son arsenal d'ici au 5 février, mais des experts de l’ONU estimaient le calendrier difficile à tenir. Aujourd'hui, la date est repoussée au 1er mars.
Autre déception, un nouveau massacre de civils aurait été perpétré le 9 février, dans la région de Hama. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit "scandalisé" par la mort de ces dizaines de civils.
Espoir. Lors du premier round de négociations, rebelles et régime s’étaient mis d’accord sur l’évacuation des civils à Homs et l’acheminement d’une aide humanitaire dans le centre de la ville assiégée. Mardi, ces évacuations ont été interrompues pour des "raisons logistiques", selon le gouverneur de la ville. L’acheminement des aides alimentaires et les évacuations devraient reprendre demain.