Le pire est à redouter au procès d'Anders Behring Breivik, accusé du massacre de 77 personnes en juillet dernier à Oslo. A partir de mardi, l'accusé va prendre la parole et pour ses premières explications, il a d'ores et déjà prévenu qu'il voulait parler pendant une demi-heure et lire un texte. Ses avocats n'en ont pas dévoilé le contenu, mais la première audience qui se tenait lundi au tribunal d'Oslo a montré de quoi Anders Breivik est capable.
Dès son entrée dans le prétoire, pour l'ouverture de son procès, il s'est frappé le cœur de la main droite, avant de tendre le bras, poing fermé, en direction du public, un salut qui représente, à en croire son manifeste publié sur Internet, "la force, l'honneur et le défi aux tyrans marxistes en Europe".
Des Croisés du Moyen-Âge
Anders Breivik n'a pas manifesté la moindre émotion face aux enregistrements vidéo et audio de la tuerie, mais a en revanche versé quelques larmes lorsque le procureur a diffusé, sur grand écran, son propre film de propagande.
Ce montage vidéo, qui dure douze minutes, montre, sur fond de musique lancinante, un mélange de dessins de Croisés du Moyen-Âge, sur lesquels Breivik a superposé des photos de lui en uniforme. On peut aussi y voir une image surprenante : une photo de la carte météo d'une chaîne de télévision française. A la place des températures, Breivik a placé des dessins représentant des explosions, comme autant de symboles de la guerre qu'il doit mener.
D'après l'un de ses avocats, les larmes de Breivik sont liées à ses "sentiments" sur une "guerre en cours en Europe". Sa vision du monde est difficile à comprendre et il faut l'écouter pour le comprendre, dit sa défense. La cour dira mardi jusqu'à quel point.