L’INFO. Initialement, il devait être principalement question du retrait des forces de l'Otan d’Afghanistan. Mais finalement, cette question ne sera sûrement pas au centre des discussions qui se tiennent jeudi et vendredi à Newport, au Royaume-Uni. Pour ce sommet de l’Otan, qui réunit les 28 pays membres mais aussi d’autres pays partenaires généralement tous les un à deux ans, les chefs d’Etat et de gouvernement chercheront des réponses concrètes à la crise en Ukraine, mais aussi de l’avancée de l’Etat islamique.
Contenter l’Ukraine sans attaquer la Russie
L'Ukraine ne fait pas partie de l’Otan, mais lors d’une visite préliminaire au sommet en Estonie mercredi, le président américain Barack Obama a appelé l’Alliance à soutenir "sans ambiguïté" Kiev. Dans une tribune commune avec David Cameron, Barack Obama estime que "la Russie a déchiré les règles du jeu par son annexion illégale et unilatérale de la Crimée et par la présence sur le sol ukrainien de ses soldats qui menace et sape la souveraineté nationale d’un Etat".
Avant l’ouverture officielle du sommet, le président ukrainien Petro Porochenko, qui a fait le déplacement au Pays-de-Galle, rencontre les dirigeants américain, britannique, allemand, français et italien. Si cela semble faire partie des projets de Kiev, selon le Kyiv Post, un rapprochement entre l’Otan et l’Ukraine n’est pas à l’ordre du jour. Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan qui va passer la main à Jens Stoltenberg, a botté en touche, repoussant la question après les élections législatives.
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S’il n’est pas question d’y déployer des forces de l’Otan, les Occidentaux ont promis de soutenir l’armée ukrainienne par des programmes de modernisation dans les domaines de la logistique, la cyberdéfense, le commandement et les soins aux blessés. Les pays d’Europe de l’Est, qui ont vu l’annexion de la Crimée comme un danger potentiel pour leurs propres frontières, demandaient un déploiement permanent de milliers de soldats sur leur sol. Il ne devrait pas en être question, selon un diplomate de l’Otan. En effet, pour éviter de violer un accord conclu en 1997 avec Moscou, l’Alliance transatlantique devrait préférer une solution intermédiaire en renforçant ses capacités d’action rapide. Au même moment, la France annonçait la suspension de la livraison de navires militaires à la Russie.
Stopper l’Etat islamique
En début de semaine, l’Etat islamique assassinait un deuxième otage américain et menaçait de tuer un Britannique si les Etats-Unis ne cessaient pas leurs frappes aériennes sur les positions islamistes en Irak. Selon des diplomates, l’Otan ne devrait pas s’engager en tant qu’organisation dans ce conflit, mais plusieurs Etats pourraient se joindre aux frappes américaines. L’Otan pourrait cependant jouer un rôle de coordination des différentes initiatives, aussi bien militaires qu’humanitaires, selon une source gouvernementale britannique.
Nombreux sont les pays de l’Alliance atlantique à s’être déjà engagé pour contrer l’Etat islamique dans le pays. La France et l’Allemagne ont livré des armes aux peshmergas, les combattants kurdes. Du matériel humanitaire a également été envoyé au Kurdistan irakien. Après la publication de la vidéo de l’exécution de l’otage, le ministère des Affaires étrangères britannique a confirmé que la Grande-Bretagne n’excluait pas des frappes aériennes en Irak. François Hollande a souligné mercredi "l’importance d’une réponse politique, humanitaire et, si nécessaire, militaire dans le respect du droit international", ouvrant la voie à une implication française plus appuyée auprès des Etats-Unis.
S’extraire du bourbier afghan
A l’origine, ce sommet de l’Otan de Newport devait surtout permettre de discuter du retrait définitif des forces de l’Otan en Afghanistan. D’ici la fin de l’année, les soldats de l’Isaf (la Force internationale d’assistance et de sécurité) quitteront le pays dans lequel une coalition internationale est engagée depuis plus de 10 ans.
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Mais l’avancée de l’Etat islamique en Irak et la tension extrême qui règne en Ukraine n’en font plus LE sujet principal. De plus, l’Afghanistan n’a toujours pas réussi à se mettre d’accord sur le nom de son nouveau président, alors que les élections ont eu lieu il y a bientôt trois mois. Résultat : le président sortant Hamid Karzaï a cédé sa place à son ministre de la Défense, qui représente le pays pendant le sommet. En juillet, Anders Fogh Rasmussen confirmerait qu’en dépit du déroulé de l’élection, Kaboul devrait signer un accord de sécurité pour encadrer la présence militaire internationale en Afghanistan, chargée de missions de conseil, entraînement et équipement après 2014.