Abidjan : assaut sur le palais de Gbagbo

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avec agences , modifié à
Les pro-Ouattara ont pris la principale ville de Côte d’Ivoire et encerclent le palais présidentiel.

Après quatre mois de tensions larvées, la crise post-électorale en Côte d’Ivoire est-elle en train de toucher à sa fin ? Les forces d'Alassane Ouattara, le président de Côte d'Ivoire reconnu par la communauté internationale, ont livré bataille à Abidjan dans la nuit de jeudi à vendredi pour s'emparer des derniers bastions de son rival Laurent Gbagbo, au bord de la défaite.

Au quatrième jour d'une offensive-éclair, les forces pro-Ouattara, entrées jeudi soir dans la capitale économique, cherchent à s'emparer du palais présidentiel et de la résidence de Laurent Gbagbo, où ce dernier est censé se trouver. Ils ont déjà pris le contrôle de la télévision d’Etat RTI.

Quelque 150 ressortissants français et 350 autres étrangers d'autres nationalités ont été accueillis depuis jeudi soir sur le camp de Port-Bouët des forces françaises à Abidjan, a-t-on appris vendredi auprès de l'état-major des armées à Paris.

Combats à l’arme lourde en centre-ville

"Il y a des combats à l'arme lourde dans le périmètre de la résidence de Gbagbo", située dans le quartier chic de Cocody, a témoigné un habitant. Depuis 22H00 (locales et GMT), "les tirs sont intenses, et ça tire dans quatre ou cinq directions à la fois. Il y a du monde", a-t-il ajouté. "Il y avait une colonne de 2-300 personnes à pied, et ensuite il y a eu plusieurs dizaines de voitures, tous phares éteints, qui sont passées", a renchéri un autre habitant du quartier.

Les combats ont commencé à moins d'un kilomètre de la résidence, autour de la cité universitaire Mermoz, un fief des partisans de Laurent Gbagbo, avant de s'étendre au quartier du Plateau. Les affrontements, qui avaient démarré vers minuit, continuaient vendredi matin.

Acculé, Gbagbo reste discret

Ces combats se déroulent après l'expiration de l'ultimatum lancé par Guillaume Soro, Premier ministre du président Alassane Ouattara, au président sortant Laurent Gbagbo. Mais ce dernier ne s’est toujours pas exprimé et serait dans sa résidence, essentiellement protégée par des membres de la Garde républicaine, une unité d'élite lourdement équipée, selon des sources concordantes.

"Les 50.000 policiers et gendarmes armés ont tous quitté Gbagbo. Il n'y a que les forces spéciales de la Garde républicaine et les Cecos (commandos de forces spéciales)" qui restent, a précisé le chef de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin sur France-Info.

Le camp Gbagbo préfère-t-il "jouer Fort Alamo" ?

"S'il démissionne, c'est bien, sinon il sera traduit devant la justice internationale", a promis Guillaume Soro. Laurent Gbagbo "doit partir, c'est l'objectif à atteindre. Il reste à savoir si (...) le camp Gbagbo comprend que le jeu est fini ou s'il préfère jouer Fort Alamo", a ajouté le capitaine Alla, porte-parole du ministère de la Défense du camp Ouattara.

En attendant la fin de cet ultime bras-de-fer, le gouvernement Ouattara a annoncé l'instauration d'un couvre-feu à Abidjan jusqu'à dimanche, ainsi que la fermeture des frontières "jusqu'à nouvel ordre". La France a également appelé Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir et suspendu les liaisons aériennes avec Abidjan.