Plus de six ans après le début de son incarcération, c'est un nouveau coup dur pour Florence Cassez. Cette Française, déjà condamnée à 60 ans de réclusion pour enlèvements, s'est vue refuser par les juges de la Cour suprême sa demande de libération immédiate, réclamée par le juge rapporteur. A l'issue de l'audience, ses proches n'ont pas caché leur vive émotion.
"C'est une colère énorme, je suis extrêmement triste, déçue, choquée", a regretté Charlotte Cassez, sa mère.
"On est reparti pour des mois" d'attente, a-t-elle reconnu :
"On ne peut pas lâcher l'espoir, on ne peut pas lâcher le combat, il faut encore continuer à lutter", a-t-elle ajouté. Son père, Bernard Cassez n'a fait aucune déclaration. Il s'était rendu "secrètement" au Mexique auprès de sa fille.
"Des violations de procédure"
Mercredi, deux juges se sont prononcés pour la libération de Florence Cassez, deux contre et un pour un procès en révision. Faute de majorité, la première chambre devra à nouveau se prononcer sur ce dossier après la rédaction d'un nouveau rapport par un des cinq juges. Aucune date n'a été fixée pour une nouvelle audience.
L'avocat mexicain de Florence Cassez, Agustin Acosta a estimé que la position de la Cour, bien que défavorable à sa cliente, est "importante parce qu'elle reconnaît qu'il y a eu des violations des procédures d'un procès équitable". "Je suis satisfait. J'aurais bien aimé une libération. Le combat continue", a-t-il déclaré.
Le constat est nettement moins optimiste pour son avocat français, Me Frank Berton. Mercredi soir, il a fait part de "sa colère". "Quatre juges sont venus dire que les droits de Florence ont été violés, et au moment de prendre une décision, seuls deux ont voté la mise en liberté de Florence", a-t-il déclaré sur LCI. "Nous ne comprenons pas, nous ne savons pas où nous en sommes. A l'évidence, le Mexique n'est pas rentré dans un Etat de droit".
"Profonde déception"
La France, par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, dit regretter "vivement" la décision de la Cour suprême du Mexique et espère que "la vérité" sera prochainement rétablie afin de "rendre la liberté à Florence Cassez".
Côté politique, la première secrétaire du PS, Martine Aubry a confié mercredi soir sa "profonde déception" (…) "après l'espoir suscité ces dernières semaines par les déclarations d'un des juges qui pointait les errements de l'enquête", écrit dans un communiqué le maire de Lille, à propos de cette femme originaire du Nord-Pas-de-Calais. Avant d'ajouter : "je souhaite que la justice mexicaine trouve dans les plus brefs délais le chemin de la vérité qui permettra à Florence d'être libérée".