Le retrait anticipé des troupes françaises d'Afghanistan était négocié depuis des mois. Bien avant l'élection présidentielle, les équipes de campagne de François Hollande ont pris des contacts le plus discrètement possible avec les Américains, selon les informations obtenues par Europe 1.
La manœuvre était assez délicate mais les sondages donnaient Nicolas Sarkozy systématiquement battu. Le président Barack Obama a donc pris le risque de fâcher le président en exercice en acceptant que son administration engage des pourparlers avec des émissaires du candidat socialiste.
Un accord avec trois conditions
L’envoyé spécial de François Hollande était l’actuel ministre de la Défense : Jean-Yves Le Drian. Il s’est rendu à Washington les 6 et 7 mars pour rencontrer des responsables de la Défense américaine et leur donner des garanties sur trois sujets. D'abord que François Hollande élu ne sortirait pas la France du commandement intégré de l’Otan. Ensuite, que le départ d’Afghanistan ne serait pas une retraite et que les troupes françaises resteraient dans la coalition jusqu’en 2014. Enfin, que la France ne s’opposerait pas par principe au projet de bouclier antimissile, le grand projet des États-Unis.
Ces engagements ont été reformulés au mois d’avril à Bruxelles, devant les responsables de l’Otan. C’est ce qui a permis que le sommet de Chicago soit considéré comme un succès diplomatique.