Hamid Karzaï hausse le ton. Le président afghan s'est emporté contre le dernier scandale impliquant des soldats américains, des photos où ils posent au côté de cadavres de talibans. Il a réclamé aux Occidentaux le transfert "dès que possible" des responsabilités. C'est, assure-t-il, "la seule manière de mettre fin à de tels évènements".
Ce scandale fait écho à deux autres intervenus récemment : l'incinération de Corans dans une base américaine et le massacre de 17 civils par un soldat américain.
Karzaï veut "prendre en main" son destin
Hamid Karzaï souhaite donc récupérer la responsabilité du pays le plus rapidement possible "pour permettre au pays de prendre en main son propre destin" et éviter que "les forces étrangères ne répètent de tels actes dans le pays".
La force internationale de l'Otan, qui soutient le gouvernement Karzaï face aux rebelles talibans, prévoit de retirer toutes ses troupes de combat du pays et de rendre aux forces afghanes la responsabilité de sa sécurité d'ici la fin 2014. Hamid Karzaï a plusieurs fois réclamé une accélération de ce calendrier.
3 milliards d'euros par an
Mais il ne semble pas être entendu. Jeudi, l'Australie a réaffirmé que ses troupes resteraient en Afghanistan jusqu'à la fin 2014. Tous les alliés "doivent continuer à être présents en soutien à l'armée afghane et être prêts au combat jusqu'à ce que la transition soit terminée", a justifié Bob Carr, le ministre australien des Affaires étrangères.
La France avait annoncé fin janvier le retrait de ses troupes à la fin 2013, soit un an avant le terme. Les Etats-Unis, comme d'autres pays encore engagés, espèrent réduire leur contingent assez vite, pour entamer une transition qui doit durer plus d'un an.
Une fois les 130.000 soldats étrangers partis, l'Afghanistan ne sera pas totalement livrée à elle-même. Les pays de l'Otan continueront "à soutenir activement les forces afghanes sur le long terme". L'effort financier a été évalué à 3 milliards d'euros par an entre 2015 et 2017, dont plus de la moitié serait prise en charge par Washington.