Pressé par le Congrès, désavoué par le Pentagone, Barack Obama a amorcé, mercredi soir, le retrait de 33.000 soldats américains d'Afghanistan d'ici la fin de l'été 2012.
A 20 heures tapantes, à Washington, lors d'une allocution télévisée, le chef de la Maison-Blanche a ainsi annoncé le retrait de 10.000 soldats américains d'Afghanistan d'ici la fin de l'année et de 23.000 soldats supplémentaires d'ici la fin de l'été 2012.
Après ces deux vagues de départ, le retrait se poursuivra progressivement, a-t-il indiqué. Actuellement, 100.000 soldats américains sont déployés en Afghanistan.
"D'immenses défis demeurent. C'est le début, mais pas la fin, de nos efforts pour terminer cette guerre", a assuré Barack Obama avant d'ajouter : "Il est temps de se concentrer sur la construction nationale à la maison".
Un conflit vieux de 10 ans
A un an de la présidentielle, cette décision était très attendue au Congrès, selon le Washington Post. De nombreux parlementaires réclamaient, en effet, la fin de ce conflit vieux de dix ans, qui coûte chaque année à l'Etat américain plus de 110 milliards de dollars par an.
La réduction du nombre de soldats déployés en Afghanistan, plus importante et plus rapide que prévu a rencontré, toutefois, l'hostilité du Pentagone. Le sénateur républicain John McCain a également mis en garde contre le "risque superflu" que ce retrait fait peser sur "les progrès durement gagnés" sur le terrain. "Nous voulons tous faire revenir nos soldats aussi vite que possible, mais il faut faire en sorte que les progrès que nous avons réalisés ne soient pas menacés", a renchéri le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.
La majorité des Américains pour un retrait rapide
Depuis la mort le 2 mai au Pakistan du chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, les partisans d'une réduction du rôle militaire joué par les Etats-Unis ont gagné du terrain à Washington.
Selon un sondage publié mardi, la majorité des Américains sont favorables à un retrait "aussitôt que possible" des troupes américaines d'Afghanistan. C'est la première fois qu'une majorité d'Américains se prononcent en faveur d'un retrait rapide des troupes. Ils étaient 40% l'année dernière. Ils sont 56% cette année.