Le week-end a été meurtrier pour les forces de l’Otan en Afghanistan. Samedi, un hélicoptère américain s’écrasait dans la province du Wardak, au centre du pays, avec 38 personnes à bord, dont 30 membres des forces spéciales américaines. Dimanche, quatre militaires occidentaux, dont deux Français, tombaient sous les balles lors d’un accrochage avec des insurgés dans la province de Kapisa, à une soixantaine de kilomètres de la capitale Kaboul. Autant de victoires pour les talibans.
Les combattants islamistes, au pouvoir à Kaboul jusqu’à l’entrée en guerre des Etats-Unis en novembre 2001, peuvent surtout se targuer d’avoir porté un coup très dur aux forces américaines. D’abord sur le bilan, puisque le crash de l’hélicoptère est l'incident le plus meurtrier pour la coalition depuis le début du conflit afghan, il y a bientôt dix ans. Ensuite sur le déroulement de l’opération. Car l’appareil américain est tombé dans un véritable guet apens, que n’ont pas su déjouer les services américains.
"Il savait quel itinéraire suivraient les hélicoptères"
"Il est confirmé que l'hélicoptère est tombé dans un piège tendu par un chef local des talibans, Qari Tahir", a déclaré une source gouvernementale afghane sous le couvert de l'anonymat. "Il a donné de fausses informations aux Américains, en leur disant qu'il y avait une réunion des insurgés talibans dans un complexe de maisons. Il savait quel itinéraire suivraient les hélicoptères et a pris position avec ses hommes de chaque côté de la vallée", a expliqué cette source. Quand il est arrivé, l'appareil a essuyé des tirs de roquettes et "d'armes modernes" anti-aériennes et a été abattu, a-t-il affirmé.
Selon cette même source, l'appareil qui transportait des forces spéciales, a été appelé en renfort par les troupes américaines ayant donné l'assaut au complexe suspect et qui se sont retrouvés face à une trentaine de talibans, au lieu de huit comme il leur avait été dit dans le faux renseignement. C’est donc tout le système de renseignement américain dans la région qui est désormais questionné.