Le chef des talibans afghans, le mollah Omar, a qualifié mardi de "perte de temps" la présidentielle de l'an prochain, qui doit permettre d'élire le successeur de Hamid Karzaï, et montré une ouverture concernant le processus de réconciliation intra-afghan. "Nos gens pieux ne vont pas se fatiguer avec le drame décevant que sont les élections de 2014 et ne vont pas non plus y participer.... La participation à de telles élections est une perte de temps, rien de plus", a affirmé le chef des talibans dans un communiqué diffusé en prévision des fêtes de la fin du ramadan, le mois du jeûne musulman.
Le scrutin doit permettre de désigner le successeur du président Hamid Karzaï, qui dirige le pays depuis la chute des talibans en 2001 et qui ne peut briguer un troisième mandat en vertu de la Constitution. Les autorités afghanes avaient affirmé la semaine dernière être en mesure d'assurer la sécurité au cours de la présidentielle d'avril 2014, malgré les menaces talibanes. Le gouvernement afghan a aussi désigné les membres de la commission garante de la crédibilité de ce scrutin.
S'il rejette toute participation aux élections d'avril, le chef des talibans a toutefois fait preuve d'une certaine ouverture concernant le processus de paix afghan visant à stabiliser ce pays après le retrait des forces occidentales. "Les (talibans) ne veulent pas monopoliser le pouvoir. Nous croyons plutôt à un accord avec les Afghans concernant un gouvernement afghan inclusif fondé sur les principes islamiques", a ajouté le mollah Omar dans ce communiqué.