Afghanistan : tuer pour le plaisir

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Cinq soldats américains sont accusés d’avoir tué des civils et gardé des restes comme trophée.

Ce pourrait être l’un des scandales les plus retentissants depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis en Afghanistan en 2001. Cinq soldats américains sont accusés d’avoir tué au moins trois civils afghans de manière totalement arbitraire, pour "faire du sport". Au moins l’un d’entre eux est également accusé d’avoir été en possession de plusieurs os de doigt, de jambe et d’une dent "prélevés" sur ses victimes en guise de trophée, selon le quotidien britannique The Guardian de jeudi.

 

"Troupe de la mort"

 

Par ailleurs, sept autres soldats sont accusés d’avoir couvert ces agissements. Les douze suspects devront aussi faire face à d’autres charges, dont consommation de haschich, obstruction à la justice, possession de restes humains. Certains risquent jusqu’à la peine de mort.

 

Selon le journal britannique, tout commence en novembre 2009, à l’arrivée du sergent Calvin Gibbs dans une base près de Kandahar, dans le sud du pays. Le militaire aurait rapidement fait étalage de son expérience irakienne et dit combien il était facile de "jeter une grenade sur quelqu’un et de le tuer." Le sergent Gibbs aurait alors monté en compagnie d’un autre soldat, Jeremy Morlock, une sorte de "troupe de la mort". Les deux hommes seraient parvenus à entraîner dans leur folie meurtrière au moins trois autres soldats.

 

Cour martiale

 

Cette troupe sinistre choisissait ses victimes au hasard de leur patrouille. Ils leur lançaient des grenades avant de les achever d’une rafale de mitraillette. Dans un au moins un cas, ils ont ensuite tenté de masquer leur forfait en déposant une kalachnikov à côté de la dépouille de leur cible.

 

Un grand jury militaire doit se pencher sur cette affaire dans le courant du mois, et décider d’un probable renvoi en cour martiale. Plusieurs des accusés ont vigoureusement rejeté les accusations, mais l’un aurait reconnu partiellement les faits. Mais son avocat, cité par le Seattle Times, a affirmé que ces aveux étaient judiciairement nuls, dans la mesure où ils avaient été effectués sous l’emprise de drogues, et alors que son client avait subi une commotion cérébrale quelques jours plus tôt.