Ce n'était pas une surprise. Loin de là. Les dirigeants de l'Otan ont bien accueilli dimanche l'annonce du retrait anticipé des troupes françaises combattantes d'Afghanistan dès 2012, soit deux ans avant la date prévue par les États-Unis. Dès le mois de janvier 2012, Nicolas Sarkozy avait en effet annoncé cette décision, aujourd'hui portée par le président François Hollande.
C’était juste après qu’un soldat de l’armée afghane a abattu froidement quatre militaires français. Les instructeurs faisaient alors leur séance de sport à l’intérieur d’une base. Cet incident avait également fait une quinzaine de blessés. L'ex-président français avait alors décidé d’accélérer le retrait des troupes françaises, prévu pour 2014.
Plus d'opérations offensives depuis juillet
François Hollande a donc annoncé la décision de quitter le pays un an plus tôt, en 2013. Ce n’est pas une surprise pour les Américains puisque dans les faits le contingent français avait déjà suspendu l’essentiel de ses opérations offensives depuis le mois de juillet après que cinq soldats français ont été tués et quatre autres blessés dans un attentat-suicide.
Seule différence entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, la méthode. Alors que l’ancien président voulait sortir au plus vite mais sans le dire, le nouveau chef de l'Etat veut le faire savoir.
Peu de marge de manoeuvre
Reste que la marge de manœuvre pour accélérer le calendrier déjà fixé reste mince. Après 2012, il restera donc des soldats français en Afghanistan mais pour des raisons techniques. Le problème n’est pas de rapatrier les troupes, soit 3.600 hommes. La difficulté est de ramener en France un matériel considérable : 900 véhicules, pour la plupart des blindés, 400 containers, 14 hélicoptères. Il n’y a dans le monde que 18 appareils gros-porteurs capables de transporter ce matériel. Ces avions russes, des Ilouchines, doivent être loués très longtemps à l’avance. Les Américains en ont parfaitement conscience d’où l’absence d’inquiétude quant au départ français.
Un millier d’hommes restera donc sur place. Ils seront chargés de sécuriser l’évacuation du matériel après le retrait des deux bataillons qui combattaient dans l’est du pays.