Sur le site du crash, seule une porte qui a résisté à la violence de l’impact prouve que les débris éparpillés sont bien ceux d’un avion. Un cratère de deux ou trois mètres de diamètre marque l’endroit où le cockpit de l’avion d’Air Algérie a heurté le sol, dans la nuit de mercredi à jeudi, à 100 kilomètres de Gao, dans le nord du Mali. Derrière, au milieu des cendres, on ne voit qu’une traînée de petits morceaux de fer, des débris dont la plupart ne font pas plus de 15 centimètres.
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Une mère cherche le corps de sa fille. Les enquêteurs ne cachent pas qu’il sera très compliqué de savoir ce qui s’est passé. Ils n’hésitent pas à prévenir les familles qui se rendent sur le site. Après avoir prélevé un peu de terre aux abords de l’épave, une femme burkinabée demande à un gendarme s’il est possible de voir le corps de sa fille. "Regardez la carlingue, rien ne dépasse 5 à 15 centimètres, les victimes et les passagers ont subi le même sort", lui répond-il. "Nous avons besoin de faire les funérailles de nos proches", souffle la mère endeuillée.
L'épave du vol #AH5017 près de Gossi dans le désert du Mali pic.twitter.com/LHb1FhvxE8— Jean Sé Soldaïni (@jssinfo) July 27, 2014
Une course contre la montre. Au loin, par 50 degrés, les hommes en combinaisons blanches de la gendarmerie ont bien du mal à trouver ne serait-ce que des empreintes digitales. "Nous avons considéré que la priorité consistait à identifier les victimes", explique à Europe 1 le colonel Philippe Touron, dont les équipes ont disposé quelques drapeaux blancs là où des prélèvements doivent être effectués. Pour identifier les victimes, il n’y aura que les analyses ADN.
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"Ensuite, explique le colonel Touron, l’avion va faire l’objet d’une deuxième vague de ratissage où on mettra les objets en analyse". "Vous avez vu la température ? Parfois, il pleut profondément, et nous ne voulons pas que la nature détruise les preuves", poursuit-il.
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Pour les équipes du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA), le travail ressemble aussi à une course contre la montre. Les enquêteurs cherchent les plus gros débris et regardent à quelle distance ils ont été projetés pour tenter de définir la vitesse d’impact. Le site est aussi analysé à l’aide d’un drone. Car la forme de l’épave, qui forme un cône au milieu du désert, peut les renseigner sur l’angle avec lequel l’avion d’Air Algérie a heurté le sol.
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