Les enquêteurs savaient déjà que le travail sur le crash du vol AH5017 d'Air Algérie, dont l'épave pulvérisée a été retrouvée au Mali, serait difficile. Les gendarmes français dépêchés sur place ont rapporté près d'un millier de prélèvements, débris minuscules de cartes d'identité, de téléphones, de tissus humains, qui vont être utilisés pour identifier les victimes. Mais les équipes du BEA (Bureau enquête et analyses), chargés de déterminer la cause de l'accident, viennent d'encaisser un nouveau coup dur : d'après les informations d'Europe 1, la deuxième boîte noire ne fonctionnait pas au moment du vol.
L'enregistreur hors-service. La première boîte noire, celle qui enregistre toutes les données de l'avion, avec les paramètres du vol comme la vitesse, l'altitude ou encore la trajectoire, a pu être lue par le BEA dès la fin juillet. La seconde boîte noire, elle, enregistre tout ce qui se passe dans le cockpit : échanges radio avec les contrôleurs aériens, conversations des pilotes et même les bruits des boutons ou des alarmes.
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Mais cette boîte noire, appelée "cockpit voice recorder", ne pourra pas être exploitée par les enquêteurs puisqu'elle ne fonctionnait pas. Les enquêteurs avaient déjà prévenu que l'objet avait été endommagé par le crash. La bande a été abimée, froissée et parfois coupée. Peu importe : les analystes se sont surtout rendus compte que l'enregistreur, un ancien modèle à bande magnétique, était hors-service pendant le vol de l'avion d'Air Algérie, pour une raison encore inconnue.
Coup dur pour les familles. L'autre boîte noire pourra certes fournir des informations aux enquêteurs. Mais sans les conversations des pilotes, ils auront plus de mal à comprendre le comportement de l'équipage et à saisir la dimension humaine de l'accident à travers les voix, les mots et les réactions des pilotes.
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Pour les familles des victimes, l'absence d'enregistrement dans le cockpit représente également une grande frustration. Dans ce genre de catastrophe, les proches comprennent souvent beaucoup mieux ce qui s'est passé en écoutant ces enregistrements, plutôt qu'en lisant des tableaux de données aéronautiques.
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