Deux colis suspects à destination des Etats-Unis, et provenant du Yemen, ont été saisis vendredi en Grande-Bretagne et à Dubaï. Le président américain Barack Obama a précisé que les enquêteurs ont découvert "une menace terroriste crédible" contre les Etats-Unis et que la sécurité sera renforcée aussi longtemps que nécessaire en réponse à cet incident. La Maison Blanche a également demandé samedi au Yemen une "coopération étroite contre le terrorisme".
Plusieurs appareils de fret ont été fouillés en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis après des informations recueillies par les services du renseignement des deux pays. L'un des paquets suspects a été retrouvé sur avion-cargo de la compagnie United Parcel Services à l'aéroport d'East Midlands situé à environ 260 km au nord de Londres. Le second a été découvert dans un entrepôt de la compagnie FedEx à Dubaï. Ce dernier avait transité par Doha.
Suite au lancement d'une alerte internationale par les autorités américaines, la France a annoncé samedi la suspension du fret aérien en provenance du Yémen, via un communiqué de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Le colis devait exploser dans l'avion
Le colis piégé découvert en Angleterre à bord d'un avion-cargo à destination des Etats-Unis était "actif". "Je peux confirmer que le dispositif était actif et aurait pu exploser", a déclaré samedi la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May. Dans la soirée, le Premier ministre britannique a précisé que la bombe devait exploser "à bord de l'appareil". Ce colis avait transité par l'aéroport de Cologne, en Allemagne, a-t-on également appris samedi.
Les autorités yéménites ont par ailleurs annoncé samedi avoir saisi 26 colis suspects et interpellé des employés des compagnies de transport aérien et de la division cargo de l'aéroport international de Sanaa, a indiqué une source proche de l'enquête.
Al-Qaïda Yémen à la baguette ?
"Les deux colis provenaient du Yémen", a indiqué Robert Gibbs, porte-parole de la Maison blanche. Barack Obama a précisé que des soupçons pesaient contre Al Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA), ajoutant que ce groupe islamiste qui pourrait être l'artisan des incidents de vendredi continue d'œuvrer en vue d'attaques contre les Etats-Unis. Les deux colis étaient adressés à des lieux de culte juifs de Chicago.
"L'enquête (…) a montré que (l'un de ces colis) était une imprimante d'ordinateur dont l'encre contenait des produits explosifs", a précisé samedi la police de Dubaï, avant d’ajouter : "l'engin a été préparé de manière professionnelle et doté d'un circuit électrique relié à une carte de téléphone portable cachée dans l'imprimante". L'engin était opérationnel et aurait pu exploser, a depuis précisé le ministère de l'Intérieur britannique.
“Détruire cette branche d'Al-Qaïda“
"La manière dont a été préparé cet engin porte les caractéristiques semblables à celles utilisées par des groupes terroristes comme celui d'Al-Qaïda", a poursuivi la police de Dubaï. "Nous allons continuer à renforcer notre coopération avec le gouvernement yéménite, à déjouer de nouveaux attentats d'Aqpa et à détruire cette branche d'Al-Qaïda", a commenté le président américain.
Autre indice, le matériau explosif dissimulé dans les deux colis, de la pentrite, contient la même signature moléculaire que l’explosif utilisé lors de l'attentat manqué contre un avion assurant la liaison entre Amsterdam et Detroit le jour de Noël 2009. Al Qaïda dans la Péninsule arabique et le religieux musulman d'origine américaine Anouar al Aoulaki avaient alors revendiqué cette tentative d’attentat, devenant des cibles prioritaires pour les autorités américaines.