Bassam Ayachi, un Français d'origine syrienne de 62 ans, et Raphaël Gendron, un Français de 33 ans, ont été arrêtés en novembre 2008 à Bari (sud-ouest de l’Italie) après la découverte d'immigrés clandestins dans leur camping-car. Les deux Français accusés d'appartenir à une cellule terroriste liée à Al-Qaïda étaient déjà connus des services antiterroristes belges pour leur lien présumé avec une filière d'envoi de jihadistes en Afghanistan. Leurs noms apparaissent en France dans le dossier dit des "filières afghanes", ouvert en octobre sur la base d'informations fournies par les autorités belges.
La ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a confirmé mardi que les deux suspects étaient "connus" pour leur appartenance à des filières de recrutement. Mais elle a souligné qu'"aucun élément" n'accréditait une menace d'attentat sur l'aéroport de Roissy comme cela avait été déclaré plus tôt par la justice italienne.
Disposant "d'armes et notamment d'explosifs", les deux hommes auraient également mis en place un réseau pour entraîner des personnes "prêtes à commettre des actions suicide ou à combattre en Irak et en Afghanistan" selon la justice italienne.
"Cette affaire ne repose sur rien", a réagi à la télévision RTBF l'avocat belge des détenus, Me Sébastien Courtoy. "Les accusations ont été faites aujourd'hui alors qu'ils sont emprisonnés depuis le mois de novembre", a-t-il fait valoir, en trouvant cela "étrange" et en liant cela avec la volonté à ses yeux du pouvoir politique italien de faire un coup électoral "en vue des élections européennes" du mois de juin.