Le groupe terroriste demande la libération sous 20 jours de quatre de ses prisonniers au Mali. Une rançon serait également exigée.
La menace se fait plus précise. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) annonce qu’il exécutera Pierre Camatte, l'otage français enlevé fin novembre, si quatre de ses prisonniers au Mali ne sont pas libérés sous 20 jours, ont affirmé lundi les centres américains de surveillance des sites islamistes SITE et Intelcenter, citant un communiqué datant du 10 janvier. Une source diplomatique ajoute qu'Aqmi, issu des groupes islamistes armés, demande une rançon, en plus de la libération des prisonniers. Son montant n'a,pour l'heure, pas été communiqué.
Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué en décembre l'enlèvement du Français Pierre Camatte, capturé au Mali le 26 novembre, de même que trois volontaires humanitaires espagnols, enlevés quatre jours plus tard en Mauritanie, pays frontalier du Mali. Pierre Camatte, 61 ans, est le président de "L'Association Gérardmer (est de la France) – Tidarmene, (nord de Ménaka, au Mali). Ce bénévole se rendait "régulièrement" au Mali, où il s'implique notamment dans la culture d'une plante thérapeutique pour soigner le paludisme. Les trois Espagnols – deux hommes et une femme – sont des volontaires de l'ONG Barcelona accio solidaria.
"Nous faisons appel à l'opinion publique française et à la famille de l'otage pour qu'ils fassent pression sur le gouvernement (du président Nicolas) Sarkozy afin de l'empêcher de commettre la bêtise commise par Gordon Brown à l'encontre de son ressortissant britannique", déclare AQMI. Le groupe terroriste revendique l'exécution le 31 mai dernier de l'otage britannique Edwin Dyer, qu'il avait enlevé à la fin janvier 2009 à la frontière entre le Mali et le Niger.
Cette menace doit-elle être prise au sérieux ? Dans quel contexte a été posée cette revendication ? Ecoutez l’analyse de Didier François :
Les preneurs d’otages restent mal identifiés. Une source sécuritaire malienne s'exprimant sous le couvert de l'anonymat avait indiqué début décembre que Pierre Camatte était retenu par des membres de "l'aile dure" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Le président malien, Amadou Toumani Touré, avait, de son côté, déclaré dans une interview au Monde début décembre privilégier la piste de "petits bandits".