Grands crus et dîners privés. Pour le 1er mai, Alain Juppé s'est envolé à New York. Au programme du maire de Bordeaux, une levée de fonds pour son grand projet de Cité des Civilisations du vin. Mais l'élu a aussi emporté sa casquette de candidat à la primaire de l'UMP. En marge d'une dégustation de grands crus à l'ONU, des dîners beaucoup plus privés s'organisent pour financer sa campagne.
"Il serait merveilleux comme chef d'Etat." Mercredi soir, le maire de Bordeaux a rassemblé quelques généreux contributeurs dans l'appartement luxueux d'un très riche banquier new-yorkais. Bob Wilmers est un ami d'Alain jupe depuis qu'il a acheté des vignes dans le bordelais. Une relation précieuse pour construire un fan club de millionnaires. "Je l'ai invité à dîner avec quelques amis. Tout le monde a été charmé. Je trouve qu'il serait merveilleux comme chef d'Etat. La France a besoin d'un homme comme lui", s'enthousiasme l'homme d'affaires au micro d'Europe 1.
"Je rencontre des gens qui veulent me soutenir." La dizaine de convives, des acteurs de la finance, des avocats, ont payé jusqu'à 7.500 euros pour rencontrer Alain Juppé. Un second déjeuner doit également avoir lieu vendredi. Ces levées de fonds, qui créent la polémique en France, sont tout à fait communes aux Etats-Unis. Alain Juppé les assume d'ailleurs totalement. "Je rencontre des gens qui veulent me soutenir. Où est la question ? Où est le mystère ? Où est l'obscurité", demande le maire de Bordeaux. "Faut-il être milliardaire pour faire de la politique ? Moi, je n'ai pas une fortune personnelle qui me permette de réunir quelques milliers d'euros pour financer mes déplacements en province et pour la campagne qui va avoir lieu", justifie Alain Juppé auprès d'Europe 1.
Pas touche au porte-feuilles américains. Le candidat s'est néanmoins fixé une seule règle : ne pas toucher un sou de citoyens étrangers, les fonds proviendront exclusivement de Français. Un crève-coeur pour cet Américain qui était prêt à soutenir Alain Juppé. Il a partagé un verre de bordeaux et pris quelques photos avec lui à l'ONU. "Je l'adore. C'est la première fois que je rencontre un futur président…", s'enthousiasme-t-il.
Mais à côté d'Alain Juppé, certains tiquent un peu. Un membre de l'UMP local, fidèle à Nicolas Sarkozy, estime qu'il est un peu tôt pour se poser déjà en candidat et organiser le terrain. "On verra s'il tient la distance", confie-t-il à Europe 1.
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