Les retraités britanniques sont-ils trop rock’n’roll ? Les chiffres des addictions à la drogue et à l’alcool, rapportés par The Economist, inquiètent les autorités sanitaires de Grande-Bretagne. La nouvelle génération de seniors boit, se drogue et en oublie de se protéger.
Plus gros buveurs que les jeunes. En arrivant à l’âge de la retraite, les baby-boomers qui ont grandi dans les années 70 n’abandonnent pas toujours leurs mauvaises habitudes derrière eux, s’alarme l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. En Grande-Bretagne, notamment, les plus de 65 ans boivent le plus d’alcool fort, tout juste derrière les jeunes de 16 à 24 ans. Les spiritueux représentent 18% de leur consommation totale, contre 19% chez les moins de 25 ans, lit-on dans une étude du Health and social care information centre.
L’organisme de santé constate également que les hommes de 55 à 64 ans sont le groupe dont la consommation d’alcool représente un risque très élevé, avec un nombre important d’entre eux qui boivent plus de 50 unités d’alcool par semaine. Chez les femmes, le phénomène est similaire, mais pour une tranche d’âge élargie de 45 à 64 ans, note un autre rapport du Health and social care information centre. Chez les hommes, les plus jeunes boivent le moins souvent, contrairement à leurs aînés. Les 65 ans et plus sont ceux qui boivent le plus régulièrement, plus de 5 jours par semaine ; mais pas forcément le plus en terme de quantité.
De pire en pire. Le phénomène de l’alcoolisme chez les cheveux gris inquiète les autorités britanniques depuis plusieurs années déjà, comme le montre The Scotsman. Selon le journal écossais, il y a eu une augmentation de 62 % du nombre d’admissions à l’hôpital en raison d’une consommation d’alcool.
Les vieux, de plus en plus fans de cannabis. Le Royal College of Psychiatrists relève par ailleurs une augmentation de la consommation de drogues chez les plus de 65 ans, même si elle reste rare. Avec le vieillissement général de la population, l’usage du cannabis se répand dans cette catégorie, relativement épargnée jusque là. Aujourd’hui, 1,7 % des plus de 65 ans utilisent du cannabis, et 11,4% des 50-64 ans. Par ailleurs, l’Observatoire européen des drogues et de la toxicamonie souligne l’importance de la consommation de drogues légales, comme les opiacés et les benzodiazépines chez les plus âgés. Le nombre de personnes âgées ayant des problèmes d’addication devrait doubler entre 2001 et 2020, craint l’Observatoire européen.
Autre signe de débauche, le nombre de personnes de plus de 65 ans souffrant d’herpès génital a augmenté de 50% chez les hommes et a doublé chez les femmes ces cinq dernières années, selon The Economist.
L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies prévoit que le nombre de personnes âgées ayant des problèmes d’addication devrait doubler entre 2001 et 2020.