Après plusieurs jours de pilonnage aérien, la bataille d'Alep a véritablement commencé. L'armée du régime syrien a lancé mercredi son offensive terrestre sur cette ville du nord du pays, pénétrant avec des chars et des véhicules blindés dans le quartier rebelle de Salaheddine. Mardi, le président Bachar al-Assad avait exprimé sa détermination à "purger" la Syrie des "terroristes", selon le terme employé par le régime pour désigner les insurgés.
Des combats "féroces"
A Alep, "l'armée avance pour couper Salaheddine en deux", selon une source de sécurité, qui estime que "la reprise du quartier va prendre peu de temps". Un commandant rebelle a de son côté fait état de "combats féroces" se déroulant "du côté de la rue al-Malaab". Les rebelles ont selon lui du mal à lancer des contre-offensives contre les soldats loyalistes à cause de tireurs embusqués.
L'armée revendique le contrôle de Salaheddine
Peu après l'entrée des chars dans ce quartier, les forces gouvernementales ont affirmé mercredi, par la voix de l'agence officielle Sana, qu'elles en avaient pris le contrôle. "Nos forces armées ont pris le contrôle total de Salaheddine, infligeant aux groupes terroristes des pertes sévères et faisant un grand nombre de morts et de blessés", dans leurs rangs, selon Sana.
Une information aussitôt démentie par le colonel dissident Abdel Jabar al-Oqeïdi. "C'est vrai qu'il y a une attaque barbare et sauvage du quartier mais c'est faux de dire que l'armée du régime à pris le contrôle du quartier", a-t-il déclaré.
Au moins 16 morts mercredi
Pour l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il s'agit "des combats les plus féroces autour du quartier et dans certaines rues de Salaheddine" depuis le 20 juillet, date du début des affrontements entre les forces d'Assad et l'armée des rebelles à Alep. Avant de pénétrer dans Salaheddine, l'armée a en outre pilonné d'autres quartiers de la ville.
Pas moins de 20.000 hommes ont été acheminés par l'armée pour mener cette bataille cruciale pour Bachar al-Assad. Les insurgés, qui disent tenir la moitié d'Alep, compteraient quant à eux entre 6.000 et 8.000 hommes.Amnesty International a dénoncé la violence des bombardements, assurant, photos satellites à l'appui, que le régime a utilisé des armes lourdes sur des quartiers résidentiels. Pour la seule journée de mercredi, au moins 16 personnes sont déjà mortes à Alep.