Algérie : comment s’est déroulée l’attaque

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avec Nicolas Poincaré , modifié à
INFO E1 - Le criminologue Alain Bauer raconte en détails la prise d’otages du site d’In Amenas.

Mercredi : l’attaque.  Vers 5 heures du matin, un bus transportant des employés du site gazier BP de In Amenas croise des pick up remplis d’hommes armés. Ces derniers tentent d’attaquer le véhicule, mais l’offensive est déjouée par les gardes chargés de la sécurité des employés. Face à ce premier échec, les islamistes se replient alors sur le site gazier, qui n’était donc pas leur cible, initiale. "Ils voulaient que cela se fasse le plus vite possible. Ils voulaient enlever les employés et les emmener de l’autre côté de la frontière, en Libye", raconte le criminologue Alain Bauer, sur Europe 1.

Algérie : le récit de la prise d'otagespar Europe1fr

Les islamistes surpris par la taille du site

Les islamistes, doivent donc changer leurs plans et se trouvent alors dépourvus face à la taille du site, gigantesque, et aux nombre d’employés présents. "Il leur a fallu un certain temps pour prendre la mesure du site", assure Alain Bauer, "et il leur a fallu 24 heures avant d’aller chercher ceux qu’ils n’ont pas récupérés", ajoute-t-il. C’est au cours de ces 24 heures que des otages parviennent, soit à s’enfuir, soit à se cacher et à prévenir leurs proches en les appelant.  

Selon le criminologue, certains des islamistes étaient habillés avec des uniformes de l’armée algérienne. Source de confusion chez les otages, mais aussi chez les vrais soldats algériens lorsque ces derniers ont donné l’assaut.  Les preneurs d’otages auraient tenté plusieurs fois de sortir du site avec des otages. Des tentatives avortées, en raison de la présence de l’armée algérienne qui encerclait le site.

Jeudi : le début de l’assaut. L’armée algérienne reçoit l’ordre de passer à l’assaut, jeudi midi. "Les Algériens ont été vexés d’avoir été surpris par cette prise d’otages", estime Alain Bauer. C’est pour cette raison que l’assaut est ordonné. Le site d’In Amenas qui fournit 20% de la production de gaz du pays est stratégique et les autorités refusent de le voir saboté. L’armée décide alors de reprendre le contrôle du site. Un début de négociation  a été tenté, mais très vite avorté.

Vendredi : l’assaut final. L’assaut se poursuit sur le site, aussi grand que le quartier de la Défense à Paris. L’assaut final est lancé vendredi midi. Après trente heures d’assaut, le bilan reste flou.  573 otages algériens et 132 otages étrangers sont libérés. En revanche, trente personnes manquent à l’appel, vendredi soir. On ne sait pas si elles ont été tuées, si elles sont retenues par les djihadistes ou si elles sont toujours cachées sur le site.