L’INFO. En Algérie, la campagne présidentielle ne débute officiellement que dimanche. Mais elle a déjà commencé à la télévision, avec le lancement, à titre expérimental, d’une chaîne baptisée WIAM, "Concorde", et entièrement dédiée au président Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, candidat à un quatrième mandat. En parallèle, la chaîne privée Atlas TV, très critique du pouvoir, a été fermée. Face à Bouteflika, cinq candidats vont tenter de se faire une place dans ce scrutin qui semble déjà joué. Europe1.fr vous résume les clés de la présidentielle du 17 avril.
#Les candidats
L’indéboulonnable Abdelaziz Bouteflika. Abdelaziz Bouteflika est au pouvoir depuis 15 ans. Très amoindri par un AVC, le président a toutes les chances d'être réélu, puisqu’il peut compter sur la machine électorale bien huilée des deux principaux partis au pouvoir, le FLN et le RND, le Rassemblement national démocratique du président du Sénat. Son Premier ministre et homme de confiance, Abdelmalek Sellal, a été remplacé pour pouvoir mener la campagne électorale du président. Ce technocrate de 65 ans a été ces derniers mois le principal interlocuteur de la société algérienne et il a de grandes chances de le rester. Car lors de sa dernière apparition télévisée jeudi soir, le président Bouteflika est une fois de plus apparu très affaibli et quasiment incapable de parler.
Les images diffusées à la télévision algérienne :
Ali Benflis, le challenger. Si la réélection d’Abdelaziz Bouteflika fait peu de doute, il devra tout de même compter avec Ali Benflis, son ancien Premier ministre. Egalement ex-directeur de campagne de Bouteflika en 1999, il s’était déjà présenté contre lui, sans succès, en 2004. Bien qu’issu du sérail, il est considéré comme le principal challenger du président. En déposant sa candidature, il avait mis en garde contre un "vol des voix" des électeurs.
Et les autres. Quatre autres candidats se présentent à l’élection. Parmi eux Moussa Toutati, du Front national algérien et Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Mais d’autres ont préféré jeter l’éponge, à l’image de l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, pour qui "les forces de la fraude ont pris le dessus", ou du général à la retraite, Mohand Tahar Yala, qui juge la présidentielle "truquée d’avance".
#La contestation
Le mouvement Barakat. En réaction à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, un mouvement de contestation a fait son apparition. Son nom ? Barakat, ou "ça suffit". Plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi dernier à Alger, sous le mot d’ordre : "non au quatrième mandat". Les organisateurs entendent lutter contre le fatalisme ambiant, tout en se défendant de vouloir créer un "climat insurrectionnel" ou une "révolution", dans un pays encore très marqué par les années de violence.
Une manifestation du mouvement Barakat :
De l’humour sur le web. Pour trouver un espace de discussion plus libre que dans les médias, de nombreux Algériens se tournent vers les réseaux sociaux, où fleurissent caricatures et détournements d’images moquant la candidature de Bouteflika.
#Bouteflika a trouvé son slogan de campagne #Algeriepic.twitter.com/wvMWBWM0mI— Victor Salama (@VicoSalama) March 21, 2014
Des internautes ont même lancé une version algérienne du Gorafi, "Bled-Mickey", qui multiplie les articles parodiques. On y apprend notamment que le président algérien n’était "pas malade, mais addict au célèbre jeu Candy Crush".
MOUVEMENT - En Algérie, Bouteflika, "ça suffit !"
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