Le gouvernement algérien a d’ores et déjà élagué le terrain. A la veille d’une grande manifestation nationale, d'importants renforts de police ont été déployés vendredi au centre d'Alger, afin de se prémunir d’éventuels débordements lors de la marche de la coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC). La manifestation, qui promet d’être massive, a été organisée pour réclamer la remise en question du gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika.
Des centaines de bus et de camions sont disposés un peu partout à Alger. Ainsi, des véhicules anti-émeutes ont déjà pris position sur la place Maurétania, tout près de la Place de la Concorde (plus connue sous son nom ancien de Place du 1er Mai), point de départ prévu de cette manifestation.
Des policiers arpentaient vendredi les ruelles environnantes. Les barrages de police installés aux entrées de la capitale depuis les attentats suicides d'avril et de décembre 2007, revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été également renforcés. Des bus civils ont été réquisitionnés pour transporter les policiers.
La tension monte déjà d’un cran
Les marchés de la capitale ont été pris d'assaut par les Algérois, craignant une rupture de stocks des produits alimentaires que pourrait entraîner une éventuelle dégradation de la situation après cette manifestation.
Déjà, les forces de l'ordre ont commencé à se manifester. Ainsi, six personnes ont été arrêtées vendredi lors d'une manifestation du parti d'opposition RCD, organisée pour saluer la chute de Hosni Moubarak. Une manière de canaliser une éventuelle "contamination" de la contestation égyptienne.