Pas sûr que cela ne change grand chose, mais Ali Benflis, le challenger du président Abdelaziz Bouteflika, affirme qu’il a remporté l’élection présidentielle algérienne de cette semaine. “C’est moi qui ai été élu dans cette affaire. A plus de 50%”, déclare-t-il dans une interview donnée au Point.
“Lorsqu’il a appris qu’il allait perdre l’élection, le président a pris l’administration et les grands services de l’Etat en otages. C’est lui qui a réparti les taux pour chaque candidat”, affirme celui qui, selon les résultats officiels, n’a recueilli que 12% des voix.
12% malgré la campagne. Lors d’une conférence de presse vendredi, Ali Benflis avait déjà déclaré qu’il ne reconnaissait pas les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel du pays. “Celui qui n’a pas parlé, qui n’a pas bougé durant la campagne a obtenu huit millions de voix. Et moi qui ait sillonné le pays, je n’ai eu qu’un million de voix”, avait fait remarqué le candidat perdant.
Une fraude avant l’élection. Dans l’entretien accordé à l’hebdomadaire français, il accuse d’ailleurs le Conseil constitutionnel algérien d’être “aux ordres”. “Il a pris parti en acceptant une candidature (celle du président Bouteflika, ndlr) qui souffrait déjà de beaucoup de suspicions”, explique Ali Benflis.
“Le président-candidat a présenté, nous a-t-on dit, quatre millions de signatures de citoyens, qu’il aurait réunies en l’espace de 48 heures. J’ai dit au président du Conseil constitutionnel que ces signatures avaient été apposées à l’insu de leurs auteurs. Or, le conseil n’a pas relevé qu’il y avait eu faux et usage de faux. La fraude a donc débuté avant même le jour de l’élection”, affirme-t-il.
LES FAITS - Algérie : le camp Bouteflika crie victoire
PORTRAIT - Bouteflika, réélu, s'accroche au pouvoir en Algérie
REACTION - Algérie : Benflis ne "reconnaît pas" la victoire de Bouteflika
L'ESSENTIEL - Algérie : ils vont défier Bouteflika