Il le dit et le martèle depuis des semaines : la fraude est son principal adversaire. Alors pour tenter d’empêcher au maximum la triche, le principal opposant d'Abdelazziz Bouteflika a prévu un dispositif de choc pour ne pas se faire voler cette élection présidentielle.
"Il y a une armée, environ 60.000 personnes, armées jusqu’aux dents de leur conviction !" a-t-il lancé au micro d’Europe 1. "Elles sont décidées à âtre présentes [lors du vote et du dépouillement, NDLR] et à ne jamais quitter les lieux et s’il le faut à jeûner pour barrer la route à la fraude", a ajouté le challenger du président sortant.
Des résultats envoyés par SMS. Ali Benflis a donc élaboré un plan, dans son QG, sur les hauteurs d’Alger. L’envoyé spécial d’Europe1 s’y est rendu. On y trouve des listes interminables de noms, de numéros de téléphone ; ceux de représentants chargés de surveiller les 55.000 bureaux de vote du pays.
Un système parallèle de décompte. Ils ont été formés pour ne rien manquer. Et ils seront chargés de faire remonter les informations par SMS. Un logiciel a été spécialement développé pour tout centraliser dans cinq lieux tenus secrets. Un vrai système de décompte des votes parallèle au système officiel qui permettra au clan Benflis d’annoncer ses propres chiffres jeudi soir.
"Dès que le dernier bulletin de vote sort et que notre représentant est en train de pointer le résultat, cette information on l’aura immédiatement", raconte Khaled Dhina, ancien magistrat, qui dirigera les opérations. Il précise que si les chiffres du clan Benflis et ceux donnés par le ministère de l’Intérieur ne concordent pas alors "on criera au voleur !". En effet, le camp du challenger espère pouvoir mobiliser les Algériens en cas de fraude. Des appels aux manifestations pacifiques seront lancés, ont-ils prévenu.
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