Le président du Front de la justice et du développement (FJD), l'islamiste radical Abdallah Djaballah, a fait état mardi de ses craintes sur d'éventuelles fraudes lors des élections législatives algériennes de jeudi, évoquant "certains signes (qui) poussent à l'inquiétude". "La circulation de quelques bulletins de vote et le gonflement des listes d'électeurs qui représentent 65% de la population alors qu'habituellement elles ne dépassent pas les 45%", font partie des signes évoqués par le chef du FJD.
"L'enregistrement massif de militaires après la fermeture des délais d'enregistrement alors qu'ils avaient envoyés des procurations à leurs proches", signifie qu'ils voteront deux fois, a ajouté Abdallah Djaballah. "Quand l'administration se retrouve seule dans les bureaux de vote, elle attribue les voix aux partis qui lui font allégeance", a-t-il affirmé.
Les observateurs de l'Union européenne aux élections de jeudi pourront consulter les fichiers électoraux par département, mais pas le fichier national comme ils l'avaient demandé, avait annoncé lundi le chef de la mission José Ignacio Salafranca. Quelque 500 observateurs étrangers seront présents lors du scrutin. Le président algérien avait annoncé le 18 décembre que les législatives seraient ouvertes aux observateurs étrangers pour garantir leur transparence, car l'opposition dénonce systématiquement des fraudes en faveur des partis au pouvoir depuis l'instauration du multipartisme en 1989.