>> L'ACTU. "Les choses ont peut-être été accélérées par le fait de l'intervention française au Mali, mais c'est une opération qui se serait déroulée de toute façon", a déclaré Yves bonnet, invité d'Europe matin jeudi. L'ancien patron est longuement revenu sur la prise d'otages d'In Amenas en Algérie ainsi que sur l'intervention française au Mali. Deux événements qui "n'ont aucun rapport", selon l'ancien chef du contre-espionnage français.
Pas de rapport avec le Mali. '"C'est une opération d'envergure, qui est spectaculaire et qui nécessite une longue préparation", a expliqué Yves Bonnet au micro d'Europe 1. "Ce n'est pas du tout une opération improvisée car il faut regrouper les combattants qui viennent de différents endroits", a-t-il précisé."Cela n'a pas de rapport. L'opération a été très probablement programmée et le simple déplacement de tout ces gens dans le désert exigeait plusieurs jours.
"C'est une opération d'envergure" :
Mokhtar Belmokhtar, "un djihadiste professionnel". Yves Bonnet est ensuite revenu sur la personnalité du chef du groupe d'assaillants du site gazier de BP à In Amenas "un djihadiste professionnel" et "en même temps un trafiquant", selon lui. "Il fait partie de ces gens qui sont à la limite entre le droit commun et la revendication politico-religieuse, a-t-il précisé. "Il faut savoir que cette région est une région de grands trafics, entre le nord et le sud, entre l'est et l'ouest, du trafic de drogue, d'êtres humains, armes et voitures volés".
L''issue potentielle de la prise d'otages. "Les services algériens luttent contre le terrorisme depuis 20 ans et ont même gagné la partie" a encore déclaré Yves Bonnet. "Il est cependant évident que vous ne pouvez jamais expurger tous les groupes ou groupuscules qui se forment, mais leur expérience est excellente et leur connaissance du terrain est également très bonne", a-t-il poursuivi.
Pour Yves Bonnet, "les services algériens entendront régler le problème eux-mêmes et à leur manière, qui sera forcément très vigoureuse : je ne crois pas que cela puisse durer encore très longtemps".
L'intervention au Mali. L'ex-patron de la DST est confiant quant à l'issue de l'intervention française au Mali. "Je pense que l'armée française est en capacité de régler ce problème. Nous avons des unités aguerries, professionnelles et qui connaissent l'Afrique et on a affaire à un dispositif ennemi qui n'est pas non plus très conséquent", a-t-il confié au micro d'Europe1. "Il est effectivement très combattif, bien armé, mobile mais cela reste tout à fait à la mesure des moyens et des capacités de l'armée française", a-t-il conclu.