Algérie : un bilan provisoire communiqué

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Sophie Amsili avec agences , modifié à
L'ESSENTIEL - 23 otages au total ont péri durant les quatre jours de prise d'otages sur le site d'In Amenas.

L'Algérie a communiqué samedi un premier bilan provisoire officiel sur les quatre jours de prise d'otage sur le site gazier d'In Amenas. Au total, 23 otages et 32 terroristes sont morts. Dans l'après-midi, la Norvège et la Grande-Bretagne ont confirmé que l'assaut de l'armée algérienne pour reprendre le contrôle du site était terminé. 

LE BILAN HUMAIN

Sept otages morts samedi, toujours des disparus. D'après le journal algérien El Watan, "dans la matinée de ce samedi, les terroristes ayant perdu tout espoir de quitter les lieux avec les sept derniers otages, ont commencé à exécuter certains d'entre eux." Les otages étaient retenus dans l'usine du site, dont le commando a "fait exploser une partie pour repousser les forces algériennes" selon des sources au sein du groupe armé. La mort d'un Français, d'un Américain et d'un Roumain ont été confirmés par leurs gouvernement respectifs. Onze ravisseurs auraient également été tués dans le troisième et dernier assaut mené par les forces algériennes. Mais on reste encore sans nouvelle de nombreux otages, dont cinq Norvégiens, une dizaine de Japonais et six Britanniques.

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Un Français tué. Vendredi, le Quai d'Orsay a annoncé la mort de Yann Desjeux, originaire du pays basque et responsable de la sécurité du site. Trois autres otages français ont eu la vie sauve. Samedi matin, le ministre de la Défense a déclaré qu'il n'y avait plus de Français retenus sur le site à la connaissance des autorités françaises. Marie-Claude Desjeux, la soeur de l'otage tué, a salué sur Europe 1 ce "frère formidable qui adorait voyager".

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Du côté des djihadistes. Parmi les 32 ravisseurs tués figurent trois Algériens. Les autres étaient de différentes nationalités non précisées et comprenaient des experts en explosifs, a précisé le ministère de l'Intérieur algérien. L'armée a récupéré un arsenal important: "six fusils-mitrailleurs, 21 fusils, deux fusils à lunettes, deux mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles avec rampes de lancement, deux RPG7 avec huit roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives", selon le communiqué. Un Français figurerait parmi les preneurs d'otages mais on ignore s'il est encore en vie. Le chef de file des terroristes aurait par ailleurs été identifié. Il s'agirait d'un Nigérien nommé Abdoul Rahman al Nigeri, selon plusieurs agences mauritaniennes, citées par l'institut SITE.

LES REACTIONS INTERNATIONALES

En France. François Hollande a jugé samedi qu'Alger avait eu "les réponses adaptées" face à la situation. "Nous n'avons pas encore tous les éléments mais quand il y a une prise d'otages avec autant de personnes concernées, et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner - ce qu'ils ont fait - leurs otages, un pays comme l'Algérie a les réponses qui me paraissent, à mes yeux, les plus adaptées car il ne pouvait pas y avoir de négociation", a dit le président de la République française lors d'un déplacement à Tulle.

Le Japon "ne pardonnera jamais". Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a affirmé samedi que la prise d'otages en Algérie était un acte "ignoble" et que son pays "ne pardonnera jamais". tard dans la soirée, lShinzo Abe a déclaré avoir reçu des autorités algériennes "une information grave" sur la situation d'otages japonais sur le site gazier attaqué mercredi. Il n'a pas donné plus de précisions.

Cameron craint le pire. David Cameron a fait part samedi de ses plus grandes craintes quant au sort de cinq ressortissants britanniques dont on est sans nouvelles sur le complexe gazier du Sahara algérien théâtre d'une prise d'otages. "Un ressortissant britannique a déjà été tué lors de cette attaque brutale et nous redoutons désormais le pire pour la vie de cinq autres dont on est sans nouvelles", a déclaré le Premier ministre britannique.

A l'ONU. Samedi matin, le Conseil de Sécurité de l'ONU a déclaré dans un communiqué "condamner dans les termes les plus fermes l'attaque terroriste contre le site d'In Amenas, en Algérie".