Une quinzaine de pays arabes et occidentaux sont engagés depuis sept mois sur le terrain irakien et bombardent des positions de l'organisation Etat islamique. Le Qatar, les Etats-Unis, la France mais aussi l'Arabie saoudite ont mis à disposition du matériel militaire. Mais en parallèle de cette coalition, un autre pays lutte plus discrètement contre les terroristes : l'Iran. Son excellence Ali Ahani, ambassadeur de l'Iran en France, a évoqué jeudi cet engagement sur l'antenne d'Europe 1.
Son excellence Ali Ahani a déclaré que "ce que nous avons fait l'a été en coordination avec le gouvernement irakien et son armée", sans préciser si Téhéran avait conduit des frappes aériennes ou engagé des soldats auprès des militaires de Bagdad. "Je n'ai pas le détail", a affirmé l'ambassadeur. "Nous avons nos conseillers militaires", a-t-il ajouté, précisant que des potentielles futures frappes se feraient en "étroite consultation avec eux".
Selon l'ambassadeur iranien, "lutter contre le terrorisme" est "notre tâche, notre responsabilité". "Nous luttons sérieusement contre le terrorisme sous toutes les formes nécessaires avec la coordination du gouvernement irakien et avec le gouvernement syrien", a-t-il dit. Contrairement à certains de pays de la coalition, l'Iran n'a pas l'intention de s'engager militairement dans la lutte contre les groupes terroristes en Syrie. "Nous ne sommes pas membres de la coalition, car nous suspectons certains de ses membres de ne pas être sérieux et sincères", a-t-il déclaré.
La France doit être "plus réaliste" sur la Syrie. L'Iran continuera à soutenir Bachar Al-Assad "tant qu'il sera soutenu par le peuple syrien", a déclaré l'ambassadeur, qui a également réagi aux propos du Premier ministre français. Manuel Valls a parlé du dictateur syrien comme d'un "boucher". "Nous attendons que la position française soit plus réaliste et fondée sur les données bien réelles, ce qui n'est pas le cas", a-t-il dit.
La relation avec les Etats-Unis "peut changer". Par ailleurs, interrogé sur les réunions qui se tiennent Montreux sur le nucléaire iranien et sur le relation avec les Etats-Unis, son excellence Ali Ahani a estimé que "c'est [aux Etats-Unis] d'effacer le souvenir amer qui reste" dans l'opinion iranienne, après l'implication américaine contre la révolution islamique de 1979. "S'ils mettent fin à leur hostilité envers le peuple iranien, cela peut changer le climat" de défiance qui règne contre les Etats-Unis.
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